G8 : optimisme mesuré sur l’économie, revers sur le climat

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ésident Barack Obama et le Premier ministre italien Silvio Berlusconi à l’ouverture du sommet du G8 à l’Aquila le 8 juillet 2009. (Photo : Stephane de Sakutin)

[08/07/2009 12:35:24] L’AQUILA (AFP) Le sommet du G8 à L’Aquila (Italie) s’est ouvert mercredi dans un optimisme mesuré sur l’évolution de l’économie et sous de mauvais auspices pour la lutte contre le réchauffement climatique.

“La situation reste incertaine et des risques subsistent pour la stabilité économique et financière. Nous notons des signes de stabilisation de nos économies et pensons que l’inversion de tendance sera renforcée quand nos mesures (de soutien) auront atteint leur plein effet”, estiment les dirigeants des huit pays les plus industrialisés dans leur projet de déclaration finale.

“Nous ferons les pas nécessaires individuellement et collectivement pour ramener l’économie mondiale sur la voie d’une croissance forte et durable”, s’engagent-ils dans ce document, obtenu de source diplomatique et qui doit encore être formellement adopté.

Outre la pire crise économique de l’après-guerre, les dirigeants des Etats-Unis, de Russie, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Canada et du Japon devaient parler de climat, de lutte contre la pauvreté et de l’Iran dont les activités nucléaires inquiètent la communauté internationale.

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éguisés en cuisiniers manifestent avant la réunion du G8 le 8 juillet 2009. (Photo : Marco Longari)

Selon une source européenne, les principales économies mondiales, regroupées au sein du Forum des Economies Majeures (MEF) et qui représentent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont renoncé mardi à leur objectif de les diviser par deux d’ici 2050, lors d’une réunion à Rome.

“Il y a un très fort engagement (de leur part) à réduire de façon substantielle les émissions mondiales d’ici 2050, mais il n’y a pas de 50%”, a indiqué cette source à l’AFP.

En revanche, l’objectif d’une limite de réchauffement à +2° est maintenue, selon un négociateur occidental.

Le MEF comprend le G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie), le G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), la Corée du Sud, l’Australie et l’Indonésie. Il doit se réunir jeudi à L’Aquila pour faire progresser les négociations sur le changement climatique.

Présent depuis le début de semaine en Italie, le président chinois Hu Jintao a regagné précipitamment la Chine en raison des émeutes qui secouent la région du Xinjiang et ne participera pas à la réunion de L’Aquila.

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ésident français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre italien Silvio Berlusconi à l’ouverture du G8 le 8 juillet 2009 à l’Aquila. (Photo : Stephane de Sakutin)

Le G8 a débuté par un déjeuner de travail sur la situation économique mondiale. Ce groupe, qui a perdu les commandes de ce dossier au profit du G20 (incluant les pays émergents), ne devrait pas annoncer de mesures concrètes. Le sommet de L’Aquila est perçu comme une étape avant un sommet du G20 à Pittsburgh (Etats-Unis) fin septembre.

La crise en Iran, après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, et la non-prolifération nucléaire devaient être abordées mercredi soir.

“Il est très important pour la communauté mondiale de parler aux pays, comme par exemple l’Iran ou la Corée du Nord, pour les encourager” à ne pas participer à une course aux armements, a fait valoir mercredi le président américain, Barack Obama.

Vendredi, le sommet s’élargira à des Etats africains. Au total, près de quarante chefs d’Etat et de gouvernement et de responsables d’institutions multilatérales sont attendus.

Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a annoncé mardi que le G8 lancerait une initiative contre la faim dans le monde de “10 à 15 milliards” de dollars. Plusieurs ONG ont réclamé mercredi que les pays riches complètent de manière urgente de quelque 23 milliards de dollars l’enveloppe financière totale de 50 milliards promise en 2005 à l’Afrique.

Le G8, initialement prévu en Sardaigne, a été organisé à L’Aquila, dans le centre de l’Italie, afin d’exprimer la solidarité des pays riches avec ses habitants, victimes d’un séisme en avril qui y a fait 299 morts.