Nouveaux panneaux publicitaires : la RATP renonce à un dispositif de comptage des passants

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écran géant équipé de capteurs de mouvements et de connexion Bluetooth, le 11 mars 2009 dans le métro parisien (Photo : Caroline Ventezou)

[09/07/2009 16:26:39] PARIS (AFP) Les nouveaux panneaux publicitaires animés, prévus dès 2010 dans le métro parisien, sur le modèle de ceux de la station Charles de Gaulle-Etoile, ne disposeront plus de système de comptage des passants, a annoncé la RATP jeudi.

Des associations, dont Résistance à l’agression publicitaire (Rap), soupçonnaient ces panneaux publicitaires, équipés de capteurs faciaux mesurant le nombre de passages devant l’écran et le temps d’exposition au message, de relever de la vidéosurveillance et du recueil de données biométriques.

“Les 400 nouveaux écrans qui seront déployés à partir du premier semestre 2010 dans les couloirs du métro parisien ne comporteront pas de dispositif de comptage intégré, compte tenu des nombreuses questions posées par ces installations”, a indiqué une porte-parole de la RATP, confirmant une information du journal Le Parisien. 800 autres écrans qui seront installés sur l’ensemble du réseau parisien ne les auront pas non plus.

“Six mois après l’annonce triomphale de l’installation de 400 écrans dits +intelligents+, nous avons la preuve que la mobilisation citoyenne contre l’usage inconscient des nouvelles technologies à des fins mercantiles paye”, s’est enthousiasmé Rap dans un communiqué.

Mercredi, l’association avait présenté une étude mettant en doute la légalité de ces panneaux, techniquement capables, selon elle, de “déterminer le sexe des passants, leur âge, la couleur de leur peau, le type de vêtements portés, et d’analyser “l’expression faciale” tout en précisant la “zone de l’image”.

Rap et quatre autres associations ont été déboutés en avril de leur demande d’expertise de ces écrans par la juge des référés du tribunal de grande instance de Paris au motif qu’elles étaient “irrecevables à agir”.

Le Conseil de Paris entre autres avait exprimé des réserves sur ces installations. Selon une conseillère du Parti de Gauche, Danielle Simonnet, les usagers risquaient de “devenir, à leur insu, les otages d’un “testing commercial” avec le capteur de mouvement.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a pour sa part entamé une instruction sur la légalité du dispositif.

Quatre de ces écrans avaient été installés en décembre à la station Charles de Gaulle-Etoile. La RATP les avait débranchés en raison de protestations.