La crise financière et économique, malgré ses conséquences, n’avait pas
entamé la foi de nos concitoyens. Mais la dernière crise en date, celle dite
porcine mexicaine qui s’est muée en Grippe A H1N1, a fait des ravages à la
fois sanitaires et économiques.
D’abord, les autorités tunisiennes ont pris la sage décision d’annuler la
Omra pour éviter d’exposer les Tunisiens au risque de contamination grandeur
nature. Cela se comprend, et ce d’autant plus que, sur les Lieux saints de
l’Islam ou ailleurs, on peut toujours pratiquer sa foi.
Conséquence, les agences de voyage tunisiennes, surtout celles
essentiellement sur le créneau ‘’Omra’’, sont aujourd’hui prises entre le
marteau et l’enclume, si l’on en ose dire. Comment faire tourner leurs
affaires ? Mais pire, comment survivre, en évitant de licencier leur
personnel, en attendant des jours meilleurs ?
Sans doute, certains se demanderont ‘’pourquoi ont-elles mis tous leurs œufs
dans le même panier ?’’, et à première vue, c’est un raisonnement qui se
tient, mais à première vue seulement. Car, pour être efficace, surtout
lorsqu’on n’a pas assez de moyens, il faut se concentrer sur ce qu’on sait
faire le mieux, autrement dit se professionnaliser.
En tout état de cause, le fait est là aujourd’hui, inutile de chercher à
savoir à qui ou à quoi la faute, il faut trouver des solutions. Et pour
certains agents de voyage que nous avons rencontrés, la suppression
‘’temporaire’’ de la TVA pourrait constituer un début de solution. On évoque
aussi le gel ‘’temporaire’’ du remboursement des crédits, ou toute autre
mesure à même de leur permettre de subsister…
Sans doute, à la Fédération tunisienne des agences de voyage et du tourisme
‘’FTAV’’, l’heure est à la mobilisation pour trouver des pistes à même de
permettre les agences de voyage de poursuivre leurs activités. Celles-ci
estiment d’ailleurs que les mesures prises en faveur des entreprises
exportatrices peuvent être étendues à leurs activités.
Il est certain que, si rien n’est fait, les agences de voyages tunisiens
seront ‘’grippées’’ –certaines d’entre elles- jusqu’en mars 2010, sachant
qu’aucun corps, biologique ou financier, n’est apte à supporter une grippe
durant dix mois. Bien sûr dans l’espoir que la pandémie sera enrayée d’ici
là !
Alors, sale temps pour les agences de voyage ? Non, pas vraiment, mais à
condition qu’on leur trouve l’anti-dope approprié…, et dans le cas d’espèce,
des mesures directes –voire indirectes.
Car, entre trente et quarante par la centaine d’agences de voyage qui
organise des voyages vers les Lieux Saints seraient concernées. A préciser
que le chiffre d’affaires réalisé sur ce créneau s’élèverait à près de 50
millions de dinars, pour un gain qui se monte à environ 10%, soit 5 millions
de dinars tunisiens.
Que faut-il faire ? Que va-t-il se passer ? Comment permettre aux agences de
voyage concernées par cette crise subite qui a pris de cours tout le monde ?
Des questions pour l’heure sans réponse. Mais il est certain qu’il faut agir
vite, et très vite!