à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[15/07/2009 09:24:36] TOKYO (AFP) La Banque du Japon (BoJ) a révisé mercredi à -3,4% sa prévision de récession pour l’année budgétaire 2009-2010 (avril-mars), au lieu de -3,1%, et a maintenu son taux directeur inchangé à 0,10%.
Pour l’année budgétaire 2010-2011, la banque centrale a réduit sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale à +1,0% au lieu de +1,2%.
Malgré cette aggravation de ses pronostics chiffrés, la BoJ a estimé dans un communiqué que “la situation économique du Japon a cessé de s’aggraver. L’investissement public augmente et les exportations et la production sont en train de redémarrer. Le moral des entreprises, notamment celui des grandes sociétés manufacturières, a cessé de se détériorer”.
La banque centrale a noté cependant que la consommation des ménages japonais “reste généralement faible, en raison de la dégradation des conditions d’emploi et des revenus”, et que l’investissement des entreprises “diminue fortement”.
“L’économie entamera sa rémission à partir du deuxième semestre 2009-2010, en partie soutenue par les effets positifs des mesures destinées à stabiliser le système financier et des mesures budgétaires et monétaires, en plus du rétablissement des économies étrangères”, a-t-elle estimé.
“La situation financière et économique actuelle reste difficile, mais on assiste clairement à une tendance à l’amélioration”, a commenté par la suite, lors d’une conférence de presse, le gouverneur de la BoJ Massaki Shirakawa.
La Banque du Japon a également révisé ses prévisions d’évolution des prix à la consommation hors produits frais pour 2009-2010, s’attendant à une baisse de 1,3% (contre -1,5% pronostiqués en avril). Elle a laissé inchangé à -1,0% son pronostic d’évolution des prix pour 2010-2011.
Le Japon traverse actuellement sa pire récession depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à cause de l’effondrement de ses exportations lié à la crise économique. Cette tourmente s’accompagne d’un retour de la déflation, phénomène pernicieux de baisse continue des prix à la consommation dû, notamment, aux capacités de production excédentaires par rapport à la demande.
Pour accélérer la reprise, le gouvernement japonais a adopté ces derniers mois une série de plans de relance massifs, tandis que la banque centrale a pris de nombreuses mesures pour débloquer le marché du crédit.
La BoJ a annoncé mercredi qu’elle allait prolonger de plusieurs mois ces mesures d’urgence. Elle continuera ainsi, au moins jusqu’au 31 mars 2010, à acheter directement des billets de trésorerie et des obligations aux entreprises, une mesure qui devait en principe expirer le 31 décembre prochain.
La BoJ a également annoncé la prolongation jusqu’au 1er février 2010 de l’accord de “swap” de devises qui la lie à la Réserve fédérale américaine (Fed) depuis septembre 2008, et qui lui permet de procéder directement à des appels d’offres en dollars sur le marché monétaire japonais.
Le comité de politique monétaire a par ailleurs décidé, à l’unanimité de ses huit membres présents, de laisser le principal taux directeur de la BoJ inchangé à 0,10%, niveau minimaliste auquel il se trouve depuis décembre.