Carlos Ghosn ne prévoit pas de reprise économique réelle avant 2011-2012

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à la Chambre de commerce franco-brésilienne à Rio de Janeiro, le 15 juillet 2009 (Photo : Antonio Scorza)

[15/07/2009 21:13:13] RIO DE JANEIRO (AFP) Une “reprise significative de l’économie” ne se produira pas avant 2011 ou 2012, a estimé mercredi le PDG du groupe automobile Renault-Nissan, Carlos Ghosn, qui a souligné que les constructeurs devaient s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs.

“La crise ne va pas prendre fin en un an”, a déclaré Ghosn lors d’une conférence à la Chambre de commerce franco-brésilienne à Rio. “Il y aura seulement une reprise économique significative en 2011 ou 2012”, a-t-il prévu.

Dès lors que le risque financier n’a pas disparu, les entreprises vont devoir trouver les moyens de se gérer de manière nouvelle, en coupant dans les coûts et les investissements, mais sans perdre de vue l’innovation qui leur permettra d’être compétitives à l’avenir.

Il a ainsi souligné que, malgré les coupes dans les investissements dûes à la crise, Renault-Nissan avait accéléré le développement d’une voiture électrique pour répondre aux nouvelles habitudes des consommateurs, principalement dans les pays industrialisés.

Carlos Ghosn a pronostiqué en outre que “le niveau d’endettement des ménages sera plus bas durant une ou deux générations”, un fait dont doit tenir compte le secteur automobile durement touché par la crise en raison de sa forte dépendance vis-à-vis des crédits à la consommation.

Le dirigeant de Renault-Nissan a souligné que, dans ce contexte, le plus grand défi pour les grandes entreprises est de déterminer “quelle sera la nouvelle génération de BRIC”, comme sont appelés les grands pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui constituent aujourd’hui les marchés les plus porteurs pour l’industrie automobile.

Le dirigeant français, né au Brésil, a mis l’accent sur le potentiel de développement du secteur dans ce pays, principale économie d’Amérique latine mais qui compte seulement une moyenne de 150 véhicules pour 1.000 habitants, un chiffre très inférieur à des pays similaires.

Mercredi, General Motors Brésil a annoncé un investissement d’un milliard de dollars dans ce pays pour développer sa production de voitures sur le marché local.

Pour sa part, Renault – installé depuis 1996 au Brésil – détient entre 5% et 6% des ventes sur le marché brésilien, a ensuite déclaré Carlos Ghosn à la presse.