[16/07/2009 10:48:28] PARIS (AFP)
é (Photo : Mychèle Daniau) |
Les prix à la consommation en France ont baissé pour le deuxième mois consécutif en juin sur un an, de 0,5%, mais cette chute, liée au repli des cours des matières premières, ne signifie pas, selon les économistes, que la France est entrée en déflation.
Par rapport au mois de mai, les prix affichent en revanche une légère hausse 0,1%, a annoncé jeudi l’Insee.
En mai, les prix s’affichaient déjà en baisse par rapport au même mois de 2008 (-0,3%), pour la première fois depuis 1957.
“On voit bien que les pressions déflationnistes sont cantonnées aux produits directement liés aux matières premières”, souligne l’économiste Nicolas Bouzou (Asterès).
Ce recul reflète ainsi la chute des prix de l’énergie par rapport au pic de l’été 2008 (-17,4% sur un an) et notamment des produits pétroliers (-26,1%).
“Plus nouveau, les prix de l?alimentation sont enfin en recul (de -0,4%) en raison de la chute du prix des produits frais (-9,2%)”, note Nicolas Bouzou.
D’ailleurs, l?indicateur d’inflation sous-jacente (hors tarifs publics et produits à prix volatils, comme l’énergie ou les matières premières agricoles) est ainsi stable (+1,5% sur un an, contre +1,6% entre mai 2008 et mai 2009), précise l’Institut national de la statistique.
“On sait bien que la situation va s?inverser dès la fin de l?été: l?indice global redeviendra donc positif en glissement annuel très prochainement”, estime Alexander Law (Xerfi), assurant que ce chiffre “n’augure pas (en tout cas pour l?instant) de l?entrée de la France dans une spirale déflationniste”.
Déjà lors de l’annonce des chiffres de mai, la ministre de l’Economie Christine Lagarde avait assuré que cette baisse sur an ne traduisait “nullement une entrée en déflation de notre économie”.
La “déflation” est ce cycle vicieux de recul des prix et des salaires destructeur de l’économie et redouté par tous les gouvernements.
“Il serait prématuré de parler de déflation (…) Même si ce risque ne peut être définitivement exclu, nous n?en sommes pas encore là”, reconnaît Nicolas Bouzou.
Pour lui, ces baisses de prix “bénéficient plutôt aux ménages à faibles revenus (ceux pour lesquels la part de l?alimentation et de l?énergie est la plus élevée), qui ont aussi la propension à consommer la plus forte”.
Par rapport au mois de mai, la hausse des prix de l?énergie (+3,2%) est en grande partie compensée par la baisse des prix des produits frais (-3,8%), relève l’Insee. Hors produits frais, les prix de l?alimentation reculent aussi légèrement en juin (-0,1%).
Le début de la période des soldes explique la baisse des prix des produits manufacturés (-0,2%) et notamment de ceux de l?habillement et des chaussures (-0,8%).