étaire d’Etat à la Famille Nadine Morano, le 28 juin 2009 à Matignon (Photo : Mehdi Fedouach) |
[16/07/2009 14:09:17] PARIS, 16 juil 2009 (AFP) La secrétaire d’Etat à la Famille Nadine Morano se prononce en faveur d’un quotas de femmes dans les conseils d’administration, estimant qu’il s’agit d'”un mal nécessaire” pour avancer vers l’égalité professionnelle, dans un entretien au Monde daté de vendredi.
“Les quotas m’ont toujours choquée, mais ils constituent un mal nécessaire”, déclare Mme Morano. “Je pense sincèrement qu’il faudra en passer par là”, ajoute-t-elle.
Selon un rapport sur l’égalité professionnelle remis le 8 juillet au gouvernement, les conseils d’administration (CA) des entreprises du CAC 40, comptent seulement 10,5% de femmes en 2009. Elles sont 8% dans les CA des 500 premières entreprises françaises, dont près de 60% ne comptent aucune femme.
“Il faut être plus volontariste!”, selon la secrétaire d’Etat, qui estime que “les choses doivent bouger”.
Le document préconise d’instaurer dans les conseils d’administration et de surveillance des entreprises publiques et celles cotées en bourse de plus de 1.000 salariés “une obligation” de 40% de femmes dans un délai de six ans, dont 20% les deux premières années.
Le rapport au gouvernement de Brigitte Gresy, inspectrice générale des affaires sociales (Igas), prélude à une concertation à l’automne avec les partenaires sociaux sur l’égalité professionnelle, annoncée par Nicolas Sarkozy, lors du sommet social de février.
Au niveau politique, “nous sommes encore loin de la parité”, souligne Mme Morano, en indiquant que l’Assemblée nationale ne compte que 18,5% de femmes et le Sénat 21,8%. “Mais la loi sur la parité (loi du 6 juin 2000, ndlr) a permis de transformer les collectivités locales comme les conseils régionaux ou les communes de plus de 3.500 habitants”, reconnaît-elle.
“Le principe des quotas (…) ne saurait suffire: c’est la place de la femme dans la société qu’il convient de faire évoluer”, poursuit la secrétaire d’Etat.
“Nous devons donner aux femmes les moyens de concilier vie familiale et vie professionnelle, voire vie politique”, affirme-t-elle, en mettant en avant le “grand plan (du gouvernement) de développement des modes de garde” pour les jeunes enfants.
A propos du congé parental, Mme Morano dit souhaiter “un vrai partage des rôles”, en soulignant que sur les 580.000 parents qui en prennent un, seulement 1% sont des hommes.
“Il faut aider les femmes en congé parental à revenir plus facilement à l’emploi”, estime-t-elle.