Protection de la vie privée : Facebook montré du doigt au Canada

[16/07/2009 19:41:30] OTTAWA (AFP)

photo_1247762007471-1-1.jpg
Le logo de Facebook (Photo : Leon Neal)

Le site de socialisation Facebook contrevient à la loi canadienne en conservant indéfiniment les données personnelles des internautes même après qu’ils se soient désinscrits, estime la Commissaire à la protection de la vie privée dans un rapport rendu public jeudi.

Ces renseignements ne devraient être conservés dans les serveurs du site “qu’aussi longtemps que nécessaire” et être supprimés “après une période raisonnable”, a indiqué dans ce rapport la Commissaire, Jennifer Stoddart.

Haut fonctionnaire relevant du Parlement canadien, Mme Stoddart avait reçu en mai 2008 une plainte d’étudiants de l’université d’Ottawa qui accusaient Facebook de contrevenir sur plusieurs points à la loi canadienne sur la protection des renseignements personnels.

Le Commissariat à la protection de la vie privée avait entendu en juillet 2008 les arguments de Facebook, entreprise américaine, et présenté un rapport préliminaire aux deux parties en mars dernier. Le Commissariat avait fait 20 recommandations à Facebook, qui a depuis modifié certaines de ses pratiques pour se conformer à la loi.

Néanmoins, Facebook a refusé de mettre en oeuvre les recommandations sur quatre points précis, notamment sur la transmission de renseignements personnels aux tierces parties qui développent des applications Facebook, comme des jeux ou des questionnaires.

L’enquête a permis de constater que “Facebook ne possède pas les mesures de sécurité nécessaires” pour “faire en sorte que les développeurs aient uniquement accès aux renseignements des utilisateurs qui sont nécessaires au fonctionnement de l’application en question”, indique le rapport.

Mme Stoddart a donné 30 jours à Facebook pour se conformer aux recommandations laissées en suspens et pourrait, après ce délai, saisir la Cour fédérale du Canada pour assurer leur mise en oeuvre.

Lancé en 2004, Facebook compte plus de 200 millions d’utilisateurs dans le monde, dont presque 12 millions au Canada, précise le rapport.