[17/07/2009 18:58:34] PARIS (AFP)
és de l’usine New Fabris regardent une machine de travail en feu, le 17 juillet 2009 à Chatellerault (Photo : Alain Jocard) |
La situation à l’usine New Fabris, où les salariés menacent de faire sauter les locaux avant le 31 juillet, restait bloquée vendredi, alors que les conflits semblent toucher à leur fin dans deux entreprises où des menaces analogues avaient été proférées, JLG et Nortel.
Occupant depuis plusieurs semaines l’usine de pièces automobiles New Fabris de Châtellerault, placée en liquidation judiciaire, les 366 salariés maintiennent leur menace de “faire sauter l’usine” s’ils n’obtiennent pas de la part de Renault et PSA, les deux principaux clients de l’entreprise, une prime de 30.000 euros d’indemnités par salarié.
Mais alors qu’une délégation de salariés de l’usine de pièces automobiles New Fabris de Châtellerault, en liquidation judiciaire, envisage toujours de se rendre lundi au cabinet du ministre de l’Industrie Christian Estrosi, le ministère a fait savoir vendredi qu'”aucune rencontre” n’était “programmée entre une délégation de salariés et le ministre ou son cabinet”.
“Le ministre pose un principe: il n’y aura pas de rencontre tant qu’il y a des menaces”, a-t-on précisé au ministère.
Les salariés se disent d’autant plus remontés et prêts à aller “jusqu’au bout” que des négociations jeudi avec la direction de Renault à Boulogne-Billancourt ont échoué, les salariés jugeant trop faibles les propositions du constructeur automobile.
ûle devant des bonbonnes de gaz à l’usine New Fabris, le 17 juillet 2009 Chatellerault (Photo : Alain Jocard) |
Les 366 salariés de New Fabris sont les premiers à avoir brandi la menace de faire sauter des bonbonnes de gaz, qui a depuis fait tache d’huile dans deux autres entreprises, l’équipementier en télécommunications Nortel à Châteaufort (Yvelines) et l’entreprise spécialisée dans les nacelles élévatrices JLG à Tonneins (Lot-et-Garonne).
Dans cette dernière entreprise, les salariés, en grève depuis trois semaines, avaient menacé de détruire des nacelles élévatrices, pour obtenir de meilleures indemnités de départ pour 53 salariés (sur 163) devant être licenciés dans le cadre d’un plan social annoncé en avril. La menace avait été levée dès jeudi soir avec la tenue d’une réunion avec la direction.
A l’issue de cette rencontre, qui s’est terminée dans la nuit de jeudi à vendredi, les salariés ont finalement obtenu ce qu’ils demandaient, une indemnité supra-légale de 30.000 euros par personne, et un accord a été signé.
“C’est un peu dommage quand on voit tout ce qu’il a fallu faire pour en arriver à ce résultat”, a jugé vendredi Christian Amadio, le secrétaire du CE.
Chez Nortel, où 467 des 680 salariés sont concernés par un plan social, une sortie de crise s’est également dessinée jeudi, à l’issue d’une réunion avec les représentants des salariés et les administrateurs français et anglais de Nortel Networks SA.
“Le principe de la signature d’un protocole de sortie de crise est acquis”, a indiqué jeudi le ministère de l’Industrie après la réunion.
Les représentants des salariés ont également fait état “d’une perspective de sortie de crise”, tout en expliquant que la grève entamée il y a dix jours continuait, jusqu’à ce que soit finalisé un accord de sortie de crise, qui sera soumis aux salariés.
Les représentants des salariés devaient revoir l’administrateur français vendredi pour finaliser un projet d’accord. Les salariés qui réclamaient au départ 100.000 euros par personne, n’excluaient pas de “faire des concessions”, tandis que les administrateurs ont proposé un montant global de 5 millions d’euros d’indemnités supra-légales pour les 467 salariés concernés par le plan social (sur un total de 680 salariés), soit un peu plus de 10.000 euros par personne, ainsi qu’un pourcentage sur des cessions à venir.