à Toulouse, le 27 mars 2007 (Photo : Lionel Bonaventure) |
[20/07/2009 18:07:21] PARIS (AFP) Veolia Transport est en voie d’absorber l’opérateur de transport public Transdev, une fusion qui donnerait naissance à un géant mondial des transports urbains, selon des informations rapportées lundi par le Figaro et le Monde, mais démenties par la Caisse des dépôts.
La CDC, actionnaire majoritaire de Transdev, a “formellement” démenti avoir donné son feu vert à l’absorption par Veolia Transport de l’opérateur de transport public, également convoité par Keolis, filiale de la SNCF.
“A la suite d’informations parues ce matin, la Caisse des dépôts (CDC) dément formellement qu’une décision concernant l’avenir de Transdev ait été prise à ce jour”, a-t-elle réagi dans un communiqué.
Transdev est actuellement détenu à 69,6% par la Caisse des dépôts (CDC), à 25,6% par la RATP et à 4,8% par la banque italienne Intesa Sanpaolo.
Or la RATP doit céder sa part et la CDC a décidé de se défaire de sa participation. Selon le Figaro, Veolia a “obtenu en fin de semaine dernière le feu vert pour absorber Transdev”. “La décision a été prise à l’issue d’une ultime audition à la CDC des patrons de Veolia et de Keolis.”
Le Comité d’investissement de la CDC, qui doit être consulté sur toute opération majeure, se réunira mardi, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information du Monde.
La Commission de surveillance de la CDC se réunira à son tour mercredi pour rendre un avis sur le dossier Transdev, selon un de ses membres qui affirme que cette réunion n’était pas programmée.
Selon Le Monde, le président de la Commission de surveillance, le député UMP Michel Bouvard, est opposé au projet de fusion entre Transdev et Veolia, donnant sa préférence à Keolis. M. Bouvard n’était pas joignable lundi.
En tous les cas, la décision finale reviendra au directeur général de la CDC, Augustin de Romanet.
L’éventuel rapprochement entre Veolia et Transdev “va se faire sous la forme d’une fusion”, qui donnera naissance à un groupe pesant “près de 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires”, souligne Le Figaro.
En juin, Veolia Transport avait manifesté son intérêt pour une entrée au capital de Transdev, avec pour objectif de créer le “leader mondial du transport collectif de voyageurs”.
Début juillet, la SNCF avait également confirmé son “intérêt” pour Transdev. “L’opération n’est pas terminée, le processus se poursuit”, a indiqué à l’AFP lundi une porte-parole de Keolis. “Il n’y a pas encore eu d’analyse financière des deux offres, on est toujours dans le dossier”, a-t-elle ajouté.
“Selon nos informations, c’est Veolia qui l’a emporté, grâce au soutien de l’Elysée et notamment de son secrétaire général, Claude Guéant”, affirme Le Figaro.
Dans le cadre d’un rapprochement entre Veolia et Transdev, la CDC “troquera sa participation dans Transdev contre une montée au capital de Veolia dont elle détient pour l’instant 9,6%”, selon Le Figaro.
Ce scénario a été toutefois démenti par Veolia: dans un communiqué, le groupe précise qu'”il n’a pas proposé” à la CDC “d’augmenter sa participation dans son capital en apportant la société Transdev”.
Transdev, 4e opérateur privé de transport public en Europe, gère actuellement douze réseaux de tramway et deux métros dans le monde à Porto (Portugal) et Gênes (Italie).
Perdante dans la course à la reprise de Transdev, la SNCF l’aurait toutefois emporté pour Veolia Cargo, filiale de fret ferroviaire de Veolia Environnement, pour laquelle elle a fait une offre “proche des 100 millions d’euros” en s’associant à Eurotunnel, affirme le Figaro.
Veolia aurait préféré la SNCF à sa concurrente italienne Trenitalia, également sur les rangs.