Selon un entretien accordé à notre confrère Le Figaro, Naguib Sawiris, le patron
d’Orascom, a indiqué qu’il voudrait continuer à jouer un rôle dans la
consolidation du secteur et désire plus que jamais s’implanter dans l’Hexagone.
Pour ce faire, et à la question ‘’Il y a dix-huit mois, vous vouliez racheter
Bouygues Telecom, prendre une participation dans Vivendi et même dans France
Télécom. Voulez-vous toujours faire des acquisitions en France ?’’, l’un des
hommes d’affaires les plus puissants du Moyen-Orient, comme l’a décrit le
journaliste du Figaro, précise :’’Oui, je souhaite m’implanter en France. Mon
groupe est déjà présent en Grèce et en Italie, où Wind vient d’être classé parmi
les entreprises italiennes donnant le plus de satisfaction à ses clients par le
journal Il Sole 24 Ore. Moi, j’adore la France. J’y passe la plupart de mon
temps et toutes mes vacances depuis vingt-cinq ans. Et la France est un pays qui
compte plus de 8 millions de Nord-Africains, je pense que cela fait sens
industriellement de s’implanter en France et qu’il y a de nombreuses synergies à
dégager. En outre, cela irait dans le sens de l’Union pour la Méditerranée
prônée par le président Sarkozy’’.
L’ambition de M. Sawiris est à la mesure de ce qu’il veut pour son groupe, à
savoir être un géant parmi les géants du secteur. Mais pour s’implanter en
France, plusieurs possibilités s’offrent à lui, comme il l’affirme lui-même :
‘’Nous sommes ouverts à toutes les combinaisons : acquisitions, fusions,
alliances, partenariats. Mais il est sûr que les acteurs de taille moyenne ne
peuvent résister seuls face à la puissance de géants comme Vodafone ou
Telefonica, présents dans le monde entier. Grâce à leur taille, ces géants
peuvent offrir à leurs clients des tarifs de «roaming» (les appels d’un pays à
l’autre) ultra compétitifs et des terminaux à des prix imbattables grâce à leur
force d’achat auprès des constructeurs. Avec ces deux atouts, ils attireront à
eux inéluctablement tous les clients. Les opérateurs régionaux comme KPN,
Swisscom, Bouygues Telecom sont condamnés à perdre s’ils ne se regroupent pas’’.
A propos de l’impact de la crise sur le développement d’Orascom dans les pays
émergents, M. Sawiris affirme que ‘’… Les télécoms, y compris dans les marchés
émergents, sont résilients à la crise. C’est l’une des industries les moins
touchées. La croissance reste très forte dans les pays émergents. Dans tous ces
pays où il n’y a pas de services financiers, je compte beaucoup sur le paiement
par téléphone mobile qui est en plein boom et va nous apporter des revenus
supplémentaires’’.
– Texte de l’interview:
http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?ID_NEWS=112844166