Bernanke affirme que la Fed resserrera sa politique, mais dans longtemps

[21/07/2009 16:24:12] WASHINGTON (AFP)

photo_1248186928842-1-1.jpg
ésident de la Réserve fédérale des Etats-Unis, Ben Bernanke, au Congrès le 21 juillet 2009 (Photo : Win Mcnamee)

Le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, Ben Bernanke, a affirmé mardi au Congrès qu’il prévoyait que la banque centrale garderait une politique monétaire souple “pendant un long moment”, tout en assurant qu’elle la resserrerait au moment nécessaire.

“A la lumière du marasme économique considérable et de pressions inflationnistes limitées, la politique monétaire reste concentrée sur le fait de favoriser la reprise économique”, a-t-il déclaré lors de son témoignage semestriel devant les parlementaires sur l’état de l’économie.

La Fed “croit qu’une politique monétaire très souple sera adéquate pendant un long moment”, a-t-il poursuivi, en réitérant son engagement à maintenir le taux d’intérêt directeur à son niveau actuel, proche de zéro.

“Cependant, nous pensons aussi qu’il est important d’assurer à l’opinion publique et aux marchés que les mesures politiques extraordinaires que nous avons prises pour réagir à la crise financière et la récession peuvent être retirées d’une manière douce et en temps utile, comme nécessaire”, a expliqué le dirigeant de la Fed.

La banque centrale pense “ainsi éviter que les mesures de relance puissent aboutir à une hausse de l’inflation à l’avenir”.

M. Bernanke a estimé qu’il y avait eu “une amélioration notable” de la conjoncture économique ces derniers mois, mais qu’il restait un risque que “la stabilisation récente de la consommation ne se révèle éphémère”.

“L’insécurité de l’emploi, s’ajoutant à la baisse de la valeur de l’immobilier et la rareté du crédit, devrait limiter les gains dans la consommation”, a-t-il souligné.

La Fed prévoit que le taux de chômage (9,6% en juin) connaisse “un pic à la fin de l’année” (entre 9,8% et 10,1%) et reste ensuite “bien au dessus” du niveau qu’elle souhaite, a rappelé M. Bernanke.

Il a une nouvelle fois exhorté le Congrès à endiguer le déficit budgétaire du pays, sous peine de “n’avoir ni stabilité financière ni croissance économique durable”.

“S’attaquer aux problèmes budgétaires du pays exigera des choix difficiles, mais retarder ces choix les rendra encore plus difficiles”, a insisté le président de la Fed.

Selon lui, un engagement des parlementaires à contenir le déficit “pourrait avoir des avantages économiques à court terme considérables sous forme de baisse des taux d’intérêt de long terme et de hausse de la confiance des ménages et des entreprises”.

Enfin, M. Bernanke a réaffirmé la nécessité de l’indépendance de la politique monétaire de la banque centrale, garante selon lui de “stabilité économique et financière” pour le pays.

“Le sentiment d’une perte de l’indépendance de la politique monétaire pourrait générer des craintes quant à une inflation future, provoquant une hausse des taux d’intérêt de long terme”, a-t-il précisé, en référence à divers projets d’origine parlementaire rendant la Fed plus redevable devant le Congrès.