à Gdynia (Photo : Wojtek Jakubowski) |
[22/07/2009 10:22:45] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a autorisé mercredi, après plusieurs années de bras de fer avec Varsovie, des aides publiques au plus symbolique des chantiers navals polonais, celui de Gdansk (nord).
Le dossier était particulièrement sensible en raison du poids historique du chantier, berceau du syndicat Solidarité dont l’action, sous Lech Walesa, conduisit à la chute du régime communiste à la fin des années 1980.
Il avait été privatisé en 2007 et racheté par le groupe russe Donbass, mais attendait toujours le verdict de la Commission, gardienne de la concurrence dans l’UE, qui exigeait un plan de restructuration garantissant leur viabilité à long terme sans aide supplémentaire.
Les mesures d’aides concernées, accordées au chantier depuis l’entrée de la Pologne dans l’UE en 2004, représentent un montant de 251 millions d’euros.
Pour obtenir le feu vert de Bruxelles, le chantier a récemment présenté un plan de restructuration prévoyant de nettes réductions de capacités: deux de ses trois cales vont être fermées, et sa production annuelle limitée à 100.000 tbc (tonnage brut compensé, unité de mesure du volume utile d’un bateau).
Le plan proposé “permettra de réduire adéquatement les distorsions de concurrence imputables à des années de subventions”, déclare Bruxelles dans son communiqué.
“Ce cas est l’un des plus longs et difficiles que j’ai eu à traiter”, a commenté la commissaire à la concurrence Neelie Kroes dans ce communiqué.
“Nous avons déployé des efforts considérables afin de nous assurer que ce chantier sera viable pendant de nombreuses années. Une véritable restructuration constitue le seul moyen de garantir des emplois stables à ses travailleurs”, a-t-elle ajouté.
Bruxelles avait ouvert en 2005 une enquête sur des aides versées à trois grands chantiers polonais: outre Gdansk, il s’agissait de ceux de Gdynia et de Szczecin.
Faute d’obtenir une restructuration à ses yeux suffisante pour les deux derniers, Neelie Kroes avait obtenu en novembre leur liquidation, la vente des actifs devant permettre de rembourser les aides d’Etats jugées illégales.