Alcatel-Lucent : 850 nouveaux postes supprimés en France, colère des syndicats

[23/07/2009 14:05:44] PARIS, 23 juil 2009 (AFP)

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éploient une banderole devant le siège social d’Alcatel-Lucent, le 22 mai 2007 à Vélizy (Photo : Jean Ayissi)

L’équipementier en télécoms Alcatel-Lucent continue de tailler dans ses effectifs en France, avec 850 nouvelles suppressions de postes annoncées jeudi, et l’externalisation d’au moins 150 autres postes d’après les syndicats, qui expriment leur “ras-le-bol”.

Alcatel-Lucent, qui compte près de 11.000 salariés en France, a présenté jeudi aux comités centraux d’entreprise “un projet de réduction d’environ 850 postes sur deux ans, visant à réduire les coûts de structure tout en préservant le rôle central de la France dans le groupe et sa capacité de recherche et développement”.

Le plan “concerne principalement les fonctions centrales et de support et prévoit un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE ou plan social, ndlr) principalement sur la base du volontariat”, a précisé une porte-parole.

D’après les syndicats, au moins 150 postes dans la recherche mature doivent en outre être externalisés. Au total selon eux, ce sont donc bien un millier de suppressions d’emplois qui doivent intervenir d’ici 2010, ce dont ils avaient été informés il y a deux semaines.

Rien n’a été annoncé à ce stade concernant les autres pays où est implanté le groupe.

Les salariés de plusieurs sites ont débrayé dans la matinée à l’appel d’une intersyndicale CFDT-CFE-CGC-CFTC-CGT, qui dénonce le fait que “la direction n?hésite pas à agir pendant les périodes de vacances en assénant ces nouveaux coups de massue aux salariés”.

Ils redoutent des départs contraints faute de suffisamment de volontaires.

L’intersyndicale, qui a demandé à rencontrer Nicolas Sarkozy, veut “empêcher ce dépeçage d?une industrie française de haute technologie exportatrice” et faire “cesser le dumping des équipementiers chinois”.

“La colère domine. Nous en avons ras-le-bol des annonces à répétition”, assène Hervé Lassalle (CFDT), annonçant “une mobilisation à la rentrée pour limiter la casse”.

Depuis la difficile fusion en 2006 entre le français Alcatel et l’américain Lucent Technologies, le groupe a déjà procédé à plusieurs plans de restructuration, comprenant 17.500 suppressions d’emplois d’ici fin 2009, dont plus de 2.000 en France.

Le dernier en date, annoncé en décembre 2008, concernait la suppression de 1.000 postes de cadres dans le monde et la réduction drastique du nombre de sous-traitants.

En outre, le 18 juin, l’équipementier avait annoncé le transfert de 1.000 postes dans l’informatique au niveau mondial à Hewlett-Packard.

Le groupe, dirigé depuis septembre par Ben Verwaayen, affirme que le nouveau plan d’économies de jeudi relève d'”un véritable programme de relance et de refondation en France pour saisir les opportunités de croissance que nous offrent les télécoms en faisant de Villarceaux (Yvelines) un centre majeur mondial de recherche et développement, en revitalisant nos sites de Bretagne-Atlantique et en transformant l’usine de Eu (Seine-Maritime) en centre mondial de prototypage”.

Dans le détail, 241 postes doivent être supprimés à Vélizy (Yvelines), 129 à Villarceaux, 49 à Ormes (Loiret), 49 à Lannion (Côtes d’Armor), 60 à Orvault (Loire-Atlantique) et 200 à Eu, d’après les informations qu’ont reçues les syndicats d’Alcatel-Lucent France (ALF, principale filiale).

Les quelque 120 autres suppressions de postes concernent les filiales Alcatel-Lucent Enterprise, le siège social et la filiale RFS (radio frequency system, antennes de téléphonie mobile).

En outre, 99 postes à Lannion et 51 à Orvault doivent être transférés vers des entreprises partenaires, ce que la direction nomme “co-sourcing” et les syndicats “externalisation”.