Fret : la SNCF perd de nouvelles parts de marchés

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à Drancy (Photo : Jean Ayissi)

[23/07/2009 15:05:33] PARIS (AFP) La SNCF perd toujours plus de terrain dans le fret au profit des opérateurs privés qui ont vu leur part de marché augmenter fortement ces derniers mois, même si le contexte économique reste difficile.

La part de marchés des nouveaux entrants dans le secteur est passé de 8,3% en décembre 2008 à 12% en mai 2009, selon les données fournies par Réseau Ferré de France (RFF), confirmant une information des Echos.

“L’ouverture à la concurrence sur le fret ferroviaire a incontestablement été une réussite”, a commenté Hervé de Tréglodé, directeur général adjoint de RFF. “Les nouvelles entreprises ferroviaires voient leurs parts de marché augmenter régulièrement”.

“Le pari de l’ouverture était loin d’être gagné au début. Il y a trois ans, on lisait dans la presse: ‘On n’y arrivera jamais, la France est un pays très fermé et c’est un secteur très difficile économiquement'”, a-t-il rappelé.

La CGT-cheminots, premier syndicat à la SNCF, a pour sa part déploré cette “libéralisation du fret”.

Le syndicat dit avoir observé “une recrudescence d’incidents et d’accidents, intervenus ces derniers mois, mettant en cause les opérateurs ferroviaires privés chez qui la réduction des coûts et l’abaissement des conditions sociales sont la règle”.

Dans un communiqué, la CGT a fait état de deux accidents qui ont eu lieu le week-end dernier. Le premier a touché un train de marchandises d’EuroCargoRail qui “a déraillé, arrachant 350 mètres de voies de chemins de fer à Forbach (Moselle), interrompant les circulations fret, TER et TGV”.

L’autre accident a concerné un train de marchandises de Colas Rail, filiale de Bouygues, à Saint-Hilaire-au-Temple (Marne), qui “a aussi déraillé avec arrachement de la voie et des caténaires”, selon le syndicat.

Cependant, RFF affirme ne pas avoir constaté “d’accidentologie plus forte du côté des nouvelles entreprises ferroviaires par rapport aux entreprises historiques”.

Le secteur du fret reste par ailleurs très touché par la crise. L’indice de référence de RFF, les trains-kilomètres, c’est-à-dire le produit entre le nombre de trains qui circulent par la distance parcourue par ces trains, est passé de 9 millions en juin 2008 à 6,6 millions en mai 2009.

La SNCF a enregistré au premier semestre 2009 une baisse de 4% de son chiffre d’affaires à 11,94 milliards d’euros, plombé par la chute de ses activités de transport de marchandises et de logistique.

Elle envisage notamment de reconfigurer sa branche fret, en réduisant par exemple son activité de “wagon isolé” (activité sur mesure pour des quantités limitées) et se lancer dans le transport de marchandises à grande vitesse. Une réunion de la commission économique du comité central d’entreprise (CCE) sur le sujet doit avoir lieu le 28 juillet.

Les lignes internationales de fret en Europe sont ouvertes à la concurrence depuis 2003, tandis que les lignes intérieures le sont en France depuis 2006.

Sept entreprises en plus de la SNCF font aujourd’hui rouler des trains dans l’Hexagone (Veolia, EuroCargoRail, Colas Rail, B-Cargo, Europorte 2, CFL-Cargo, VFLI).