Ford redevient bénéficiaire et progresse dans sa restructuration

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Le logo de Volvo (Photo : Olivier Morin)

[23/07/2009 16:32:58] NEW YORK (AFP) Ford, le seul des trois constructeurs américains d’automobiles à ne pas avoir déposé son bilan, est redevenu bénéficiaire au deuxième trimestre de cette année, ce qui le met en meilleure position pour réussir son pari de se sauver seul.

Régulièrement déficitaire depuis trois ans, le groupe automobile a fait état jeudi d’un bénéfice net de 2,3 milliards de dollars sur ces trois mois, contre une perte de 8,7 milliards un an plus tôt, grâce à un gain exceptionnel.

Le groupe de Dearborn (Michigan, nord des Etats-Unis) a fait nettement mieux que ce à quoi les analystes s’attendaient et l’action du groupe s’envolait à la bourse de New York de 10% à 7,03 dollars, vers 15H45 GMT.

Au cours du trimestre écoulé, Ford a engrangé pour 2,8 milliards de dollars de gains exceptionnels, résultant notamment de la restructuration réussie de sa dette. Cette opération financière lui a permis de dégager un gain de 3,4 milliards de dollars, selon un communiqué diffusé par l’entreprise.

En excluant ce facteur, Ford est resté déficitaire, de 638 millions de dollars, mais sa perte était encore de 1,4 milliard un an plus tôt.

Ford a réalisé sur le trimestre un chiffre d’affaires de 27,2 milliards de dollars, soit 11 milliards de moins qu’un an plus tôt.

Le constructeur a souligné que l’amélioration de ses finances le plaçait “en bonne voie” pour réaliser son objectif de retour aux profits à l’horizon 2011.

Déjà, il s’est dit aussi en mesure “d’atteindre ou de dépasser” ses objectifs pour l’année en cours, tant en termes de réduction de coûts que de trésorerie.

Nerf de la guerre, les liquidités de Ford atteignaient encore 21 milliards de dollars fin juin, ce qui correspond à une consommation de “cash” de 1 milliard sur le trimestre.

Ford table aussi sur une amélioration de ses parts de marché aux Etats-Unis cette année. Ses marques Ford, Lincoln et Mercury ont toutes progressé au deuxième trimestre sur ce marché sinistré.

Engagé depuis trois ans dans une restructuration permanente, Ford a encore réduit ses coûts de 1,8 milliard de dollars sur le trimestre, dont 1,2 milliard en Amérique du nord, sa région la plus difficile.

La dette a été réduite à 10,1 milliards de dollars, ce qui permet au constructeur d’économiser 500 millions par an en intérêts.

“Le chemin est encore long”, ont toutefois reconnu les dirigeants de Ford.

“Si un début de reprise de l’économie est attendu pour le second semestre, la reprise s’annonce plus modeste que beaucoup ne l’avaient espéré”, a commenté le patron de Ford, Alan Mulally, lors d’une conférence téléphonique.

Pour autant, Ford est le seul des “Big Three” (les trois plus grand constructeurs automobiles américains) à s’en tirer, pour le moment, sans avoir eu à déposer le bilan.

Le 10 juillet, les patrons de General Motors (GM) annonçaient la renaissance du groupe sous une forme épurée, débarrassée de ses activités les moins rentables, après avoir reçu le feu vert de la justice américaine à son plan de sortie de faillite.

Chrysler, l’autre géant de Detroit, avait suivi peu ou prou le même schéma de sortie de faillite. Mais le “nouveau Chrysler” a dû sa renaissance à Fiat. Le groupe de Turin (Italie) détient désormais 20% de Chrysler, et devrait, à terme, s’emparer de la totalité du groupe.