Time Warner dépose le dossier d’AOL auprès des autorités boursières

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Logo d’AOL (Photo : Leon Neal)

[28/07/2009 05:47:45] NEW YORK (AFP) Le groupe de médias américain Time Warner a déposé lundi auprès des autorités boursières, la Securities and Exchange Commission, le dossier de sa filiale internet AOL, dont il avait annoncé la scission il y a deux mois.

Cette démarche est une première étape formelle en vue de l’introduction en bourse d’AOL, filiale à problèmes acquise en 2001.

Préalablement à cette opération, Time Warner a acquis le 8 juillet les 5% que Google possédait dans AOL, moyennant 283 millions de dollars, est-il précisé dans un document transmis à la SEC. Google avait acquis sa part dans AOL en avril 2006 pour 1 milliard de dollars, damant alors le pion à Microsoft qui était également candidat.

La valeur comptable annoncée d’AOL à la date du 31 mars s’élève à 3,58 milliards de dollars. La société compte quelque 7.000 employés, pour la plupart aux Etats-Unis, où elle a réalisé 87% de son chiffre d’affaires en 2008, mais également en Inde, en Grande-Bretagne et dans 15 autres pays.

Toutefois Time Warner n’indique pas dans ce document transmis à la SEC la date à laquelle la scission sera effective, se réservant au contraire le “droit” de ne pas réaliser cette opération, qui en tout état de cause ne sera pas soumise à un vote des actionnaires.

Le document transmis aux autorités ne cherche pas à cacher les difficultés auxquelles s’attend AOL dans les années qui viennent, alors qu’il peine à rentabiliser par la publicité des activité en perte de vitesse.

“Nous pensons que nos marges brutes opérationnelles vont décliner pendant plusieurs années, en raison du déclin continu des abonnés”, consécutif à un basculement stratégique décidé en 25006, consistant à substituer à un fonctionnement sur abonnement payant un modèle de services gratuits financés par la publicité.

“Les revenus publicitaires sont plus imprévisibles et variables que nos revenus d’abonnement et risquent davantage de souffrir pendant les crises économiques”, prévient la direction d’AOL. Elle souligne aussi qu’au cas où les revenus publicitaires seraient insuffisants, il faudra “réexaminer la structure de coûts ou chercher des alternatives financières pour financer (les) activités” de la société.

Time Warner avait annoncé le 28 mai la mise en Bourse de sa filiale internet AOL avant la fin de l’année, espérant ainsi mettre un point final à l’un des rapprochements les plus désastreux de l’histoire de l’économie moderne.

Les actions d’AOL doivent être distribuées aux actionnaires actuels de Time Warner, qui ne recueillera donc aucun bénéfice particulier de cette opération.

Time Warner avait racheté l’ancienne America On Line en 2001, au plus fort de la “bulle internet”. L’opération valorisait AOL 165 milliards de dollars et avait accordé aux actionnaires de la jeune pousse internet 55% du capital de la société fusionnée.

Mais elle s’est avérée catastrophique pour le groupe, qui a dû déprécier massivement dans ses comptes la valeur d’AOL dès 2002 et l’éclatement de la bulle: le groupe avait alors enregistré une perte nette de 99 milliards de dollars, et les pertes des activités internet continuent encore aujourd’hui de plomber les comptes de l’ensemble.