Christian Lacroix : les repreneurs vont peaufiner leurs offres durant l’été

[28/07/2009 20:29:30] PARIS (AFP)

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à la fin du défilé haute couture automne-hiver 2009-2010, à Paris, le 7 juillet 2009 (Photo : Pierre Verdy)

Le comité d’entreprise (CE) de la maison de couture Christian Lacroix, en redressement judiciaire, a refusé mardi de rendre un avis sur le plan de la direction, qui prévoit 112 suppressions d’emplois sur 124, en attendant que les repreneurs potentiels peaufinent leurs offres.

“Les gens vont partir en vacances l’esprit un peu plus serein parce qu’il n’y a pas eu d’avis rendu, donc il n’y aura pas de notification de licenciement”, a dit un membre du CE à l’AFP.

Le CE a estimé qu'”il n’avait pas les éléments nécessaires pour rendre un avis”. “Les deux offres sérieuses déposées” lundi auprès de l’administrateur judiciaire Régis Valliot “sont des offres intéressantes mais jugées dans l’immédiat un peu insuffisantes en particulier sur le volet social”, a-t-il ajouté.

L’Italien Borletti, à la tête, avec des investisseurs, du groupe Le Printemps et de la chaîne italienne de grands magasins La Rinascente, a déposé une offre jugée “engageante” par l’administrateur judiciaire. Selon M. Valliot, elle permettrait de préserver “une petite moitié des effectifs”.

La deuxième offre émane du cabinet de conseil Bernard Krief Consulting (BKC). Le président de BKC, Louis Petiet, a déclaré que la société espérait pouvoir reprendre “au moins la moitié des salariés” et “pouvoir aller jusqu’à une centaine de personnes”.

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àD) l’homme d’affaires italien Maurizio Borletti, Luc Chatel, Christine Lagarde et Paulo de Cesare le 7 janvier 2009 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

Selon un membre du CE, “l’un comme l’autre de ces repreneurs potentiels peut faire un effort sur le plan social”. “On peut aller facilement jusqu’à 70 personnes”, estime-t-il.

Selon la même source, dans les deux offres, “une moyenne de cinquante” emplois serait maintenue, sur 124.

Créée en 1987 avec l’appui du numéro un mondial du luxe LVMH qui l’a vendue en 2005 au groupe américain Falic, spécialisé dans le duty free, la maison Christian Lacroix a enregistré en 2008 dix millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de trente millions d’euros.

Le plan de redressement des actionnaires américains prévoit la suppression de 112 emplois et donc de la couture, et de payer les créanciers grâce aux licences Christian Lacroix.

Les candidats à la reprise devraient peaufiner leurs offres durant l’été, avant une nouvelle réunion du comité d’entreprise le 2 septembre.

Une nouvelle audience du tribunal de commerce est prévue vers le 8 septembre.

L’offre conjointe Borletti-Christian Lacroix est “une offre de principe, une déclaration d’intérêt”, a déclaré à l’AFP une porte-parole du groupe italien. “Il va bien falloir, avant de faire une offre ferme, valider un certain nombre d’éléments”, a-t-elle ajouté. “On va rentrer dans la phase d’audit de l’entreprise”, a-t-elle dit.

De son côté Christian Lacroix s’est déclaré “confiant” et “animé par l’idée de continuer”, à l’issue d’un entretien en fin d’après-midi avec le ministre de l’Industrie Christian Estrosi. “Je me sens confiant parce que je me sens porté non seulement par M. Estrosi mais aussi par M. (Frédéric) Mitterrand”, a ajouté le couturier qui avait rencontré vendredi le ministre de la Culture.

Interrogé sur ses projets si l’offre Borletti-Lacroix était retenue, il a déclaré : “On arrête pour le moment le prêt-à-porter de grande diffusion, on se concentre sur le haut de gamme en imaginant des produits qui puissent se situer entre la haute couture et le prêt-à-porter de luxe”.