Aides à l’automobile : il faut “aller plus loin” pour les sous-traitants selon Lagarde

[28/07/2009 18:06:55] PARIS (AFP)

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à Paris lors d’une réunion sur l’automobile. (Photo : Bertrand Guay)

Les constructeurs “ont globalement tenu leurs engagements” dans le cadre du “Pacte automobile” conclu avec le gouvernement, mais il faut “aller plus loin” pour remédier aux difficultés des sous-traitants, a dit mardi la ministre de l’Economie Christine Lagarde.

“Les constructeurs ont globalement tenu leurs engagements (…) qu’il s’agisse du maintien de la recherche et du développement, de l’absence de plan social en France, du maintien des fabrications sur le territoire français”, a affirmé Mme Lagarde à l’issue d’une réunion du Comité pour l’avenir de l’automobile qui réunissait tous les acteurs du secteur.

Le gouvernement avait annoncé en janvier un plan d’aide à la filière automobile, constitué notamment de prêts de six milliards d’euros à taux réduits pour Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d’engagements sur le maintien de la production en France.

Un fonds de modernisation et de soutien aux équipementiers (FMEA) avait également été mis en place et doté de 600 millions d’euros par l’Etat, Renault et PSA. 175 millions d’euros ont déjà été utilisés et investis, a précisé Mme Lagarde.

Mais, malgré ce fonds, le secteur de la sous-traitance “souffre d’un manque de fonds propres” et aura “des besoins en trésorerie accrus probablement à la fin octobre”, a déclaré la ministre.

Pour remédier à ces problèmes, Mme Lagarde va examiner un projet de fonds qui leur serait dévolu. “On y réfléchit actuellement”, a-t-elle dit, ajoutant qu’il ne fallait “pas se focaliser” sur ce fonds, mais “regarder tous les problèmes de la filière”.

Les difficultés des sous-traitants s’expliquent par les fortes baisses de production des constructeurs automobiles depuis le début de la crise, mais aussi par la délocalisation de plus en plus importante de la fabrication dans les pays émergents.

Pour Lionel Baud, président du Syndicat national du décolletage (fabrication de petites pièces mécaniques), “il faut qu’on arrive à trouver des solutions pour permettre aux sous-traitants de mieux faire face à la crise”.

Il juge que les relations entre constructeurs et sous-traitants ont connu “de réelles avancées” avec notamment la mise en place du code de bonne conduite et de la plate-forme de la filière automobile, même s’il reste “encore beaucoup de points à améliorer”.

“Certaines choses sont mises en place, mais il y a des grosses difficultés sur certaines entreprises, notamment des sous-traitants automobiles où les salariés n’ont pas de solution”, a observé de son côté Philippe Portier, secrétaire national de la fédération métallurgie CFDT.

“Il y a sûrement un effort supplémentaire à faire au bénéfice des sous-traitants”, a confirmé le ministre de l’Industrie Christian Estrosi.

Il souhaite que lors de la prochaine réunion du comité, prévue en septembre, “des propositions” soient faites pour que “toute la chaîne de la filière automobile (…) depuis les constructeurs jusqu’aux sous-traitants, se voie traitée avec la même équité et la même justice”.

M. Estrosi a dit que le premier semestre avait été “plutôt rassurant” pour les constructeurs français en France et que “les premiers chiffres de juillet le sont aussi”, sans plus de précision.