Innovation et beau temps dopent la consommation de glaces

photo_1248859271065-1-1.jpg
ût 2003 à Nice. (Photo : Pascal Guyot)

[29/07/2009 09:24:13] PARIS (AFP) Portée par le renouvellement régulier des produits proposés et une météo clémente, la consommation de glaces en France a résisté à la crise et même progressé au premier semestre.

La tendance devrait se maintenir sur le reste de l’année, espèrent les professionnels du secteur.

Sur les six premiers mois de 2009, les ventes de glaces ont augmenté de 3,93% en volume, selon le Syndicat des fabricants industriels de glace (Sfig), qui représente les trois quarts des industriels. La progression a été particulièrement sensible dans la grande distribution (+7%).

En 2008, les Français avaient déjà consommé 345 millions de litres de glaces, soit un chiffre d’affaires de 1,67 milliard d’euros.

“En ce moment, tout fonctionne à peu près bien”, se réjouit le secrétaire général du Sfig, Christian Millet. Les ventes en volume de glaces individuelles (cônes, bâtonnets) ont crû de 2% et celle des glaces en bacs de 5%.

M. Millet espère que cette croissance de près de 4% en volume se maintiendra sur l’ensemble de l’année, “sauf si le mois d’août est pluvieux comme en 2007”.

Les ventes de glaces dépendent en effet grandement de la météo estivale.

“Cette année, le marché de la glace bénéficie d’une bonne météo. C’est important car on est sur un secteur qui est très saisonnier”, note Valérie Osmont, chef de groupe “Desserts” chez Unilever, leader du marché en France. “55% des ventes sont faites en dix semaines” durant l’été.

photo_1248859345958-1-1.jpg
ût 2003 à Nice. (Photo : Pascal Guyot)

Malgré leur intérêt pour ce dessert -80% d’entre eux n’envisagent pas d’en réduire leur consommation, selon une étude Ipsos pour le Sfig-, les Français sont les plus petits mangeurs de glaces en Europe, avec six litres par an et par habitant. Soit près de deux fois moins que les Scandinaves.

“Cette différence s’explique culturellement. Par exemple, on mange des glaces en hiver dans le nord de l’Europe alors que ce n’est pas vraiment le cas en France”, détaille M. Millet.

“Il y a une grande concurrence au niveau des desserts en France, avec des produits laitiers frais, des fruits, de la pâtisserie, ce qui dilue le marché et rétrécit la +part d’estomac+ de chacun”, poursuit-il.

Pour faire croître les ventes, les industriels misent sur l’innovation, avec de nouveaux produits chaque année.

“La glace est un marché un peu original. Son séquencement correspond à celui de la mode, avec des collections annuelles”, relève le secrétaire général du Sfig.

“Il y a le prêt-à-porter, ce sont les 20% de produits qui font 80% des volumes comme la fraise, la pistache, la vanille, le chocolat… Mais il y a aussi le sur-mesure avec des parfums nouveaux ou plus sophistiqués qui sont la partie de la collection qui est renouvelée chaque année”, ajoute-t-il.

Chez Unilever, l’investissement annuel destiné aux nouveaux produits s’élève à un milliard d’euros dans le monde.

“Nous essayons chaque année d’avoir en moyenne 30 innovations”, précise Mme Osmont.

Chez les artisans-glaciers, les ventes sont également hausse. Le fabricant Amorino a ainsi vu son chiffre d’affaire augmenter de 10 à 15% depuis le début de l’année. Mais les clients se focalisent plutôt désormais sur la qualité que sur les nouveaux produits.

Aujourd’hui, par exemple, “les gens ne veulent plus de la pistache, mais de la pistache de Sicile. Ils sont de plus en plus soucieux de connaître l’origine des produits qu’ils achètent. Les parfums originaux, ils n’en réclament pas”, affirme Paolo Benassi, cofondateur d’Amorino qui compte 35 points de vente, principalement dans l’Hexagone.