Photo prise le 26 octobre 2007 du chantier d’extension du port autonome de Marseille “Fos 2XL”. (Photo : Boris Horvat) |
[29/07/2009 15:03:55] MARSEILLE (AFP) La CGT et le port de Marseille-Fos ont annoncé mercredi un accord pour permettre le transfert au privé du terminal à conteneurs de Mourepiane, jusqu’alors pierre d’achoppement de la réforme portuaire dans le premier port français.
L’accord de principe prévoit l’entrée du port au capital de l’opérateur privé Intramar sur le site de Mourepiane dans les bassins est, à hauteur de 34% selon la CGT. Sa mise en musique reste à discuter et comme les transferts prévus sur trois autres terminaux à Marseille-Fos, il devra être validé par une commission nationale d’évaluation, en principe d’ici fin septembre.
L’opposition de la CGT (majoritaire) à la réforme du 4 juillet 2008 privatisant la manutention s’était cristallisée sur Mourepiane, avec des grèves perlées alors que le syndicat s’inquiétait de son avenir et de la santé d’Intramar.
“Un accord a été trouvé, il ne nous satisfait pas à 100% mais comporte des avancées significatives pour les salariés”, a déclaré aux journalistes le secrétaire général de la CGT du port Pascal Galéoté en annonçant l’arrêt des grèves.
Le port aura selon M. Galéoté “34%, avec minorité de blocage” dans Intramar-Mourepiane, “un gage pour l’avenir des salariés”. L’opérateur reprendra quatre des cinq portiques avec tous les conducteurs –une quarantaine– et la moitié des agents de maintenance –une vingtaine.
D’autres discussions suivront “à partir de septembre” sur l’organisation du travail, a insisté le syndicaliste, souhaitant “arriver à travailler par le dialogue social et non pas par l’opposition”.
à conteneurs de Fos-sur-Mer, le 17 octobre 2003. (Photo : Gerard Julien) |
Le port a confirmé l’accord et la prise d'”une participation minoritaire mais significative” dans Intramar. Pour les agents concernés, les garanties sociales de l’accord-cadre du 30 octobre 2008 sont améliorées.
L’accord “fait disparaître un point de blocage”, reste à “bâtir le projet” avec les parties concernées, a déclaré à l’AFP le président du directoire du port Jean-Claude Terrier. “C’est le début de l’histoire, au moins on a pu ouvrir le livre”.
Le directeur d’Intramar Michel Henry s’est félicité de l’arrêt des perturbations, ajoutant que les actionnaires vont maintenant “évaluer tous les aspects” mais qu'”il reste une multitude de détails à examiner”.
Intramar est contrôlé à 100% par MGM, lui-même contrôlé à 51% par Port Synergy (filiale à 50/50 du Français CMA CGM et de Dubaï Port World) aux côtés du Belge Sea Invest via la société Léon Vincent (24,5%), et de la société marseillaise Socoma (Société coopérative ouvrière de manutention, 24,5%) à la tête de laquelle le président PS du conseil général Jean-Noël Guérini va succéder à Charles-Emile Loo.
Outre Mourepiane, trois terminaux des bassins ouest avec 60 agents de maintenance et 75 de conduite doivent être transférés d’une part à Carfos (Sea Invest) et Stockfos pour les terminaux minéralier et des Tellines, d’autre part à Eurofos et Seayard pour le terminal de Graveleau.
Les terminaux pétroliers des bassins ouest et leurs 250 agents iront dans une filiale contrôlée à plus de 51% par le port. Ce dernier, qui compte au total environ 1.500 agents actuellement, conserve les terminaux de voyageurs.
Parallèlement, la CGT du port se réunira “fin octobre” pour discuter de son organisation après la création en mars d’une section séparée à Fos, a dit M. Galéoté. “On ne va pas cacher nos divergences”, a-t-il ajouté, insistant sur le respect des statuts de la CGT et du code du travail sur la représentation syndicale dans une même entreprise.