âtes typiques de Sicile (Photo : Marcello Paternostro) |
[30/07/2009 06:42:17] PARIS (AFP) A côté des hamburgers, sandwiches et autres kebabs, les pâtes ont réussi à sa faire une petite place dans la restauration rapide, et, même si elles ne sont pas toujours adaptées à une consommation nomade, elles devraient encore augmenter leurs parts de marché.
Penne sauce pesto, macaroni à la carbonara, fusili aux trois fromages : les pâtes sont préparées en une minute à la demande, agrémentées d’une sauce choisie parmi une dizaine de propositions, et servies dans des boîtes en carton plastifié, isothermes, avec couverts en plastique.
Quasi inexistants jusqu’en 2004, les fast-foods de pâtes sont aujourd’hui 200, selon les professionnels, fédérés autour d’une poignée d’enseignes.
“Les pâtes ne sont pas un phénomène de mode et sont sans doute appelées à devenir une vraie alternative aux hamburgers et aux sandwiches”, veut croire Bernard Boutboul, directeur du cabinet Gira Conseil, spécialisé dans la restauration.
“Mais à condition que la qualité des pâtes mais aussi l’emballage s’améliorent”, tempère-t-il, ajoutant que ces fast-foods “ne survivront que s’ils fidélisent une clientèle en proposant une offre un peu plus diversifiée avec salades et/ou sandwiches”.
Baptisées “box”, “cup”, “cornet”, les boites en carton “sont et resteront un frein” au développement de cette forme de restauration rapide, avertit Bernard Boutboul. “D’ailleurs, souligne-t-il, certains fast-foods comme Francesca (environ 50 restaurants) servent les pâtes consommées sur place dans des bols en dur”.
Pour sa part, Carine Legoux, responsable marketing et communication de Viagio (groupe Bertrand), reconnaît que les pâtes ne sont pas un produit “aussi nomade que le hamburger ou le sandwich” mais affirme que les consommateurs trouvent à ces boîtes un “côté ludique”.
“Quand la qualité, le prix et le service sont bons, on oublie le ‘cornet'”, estime également Frédéric Cloteaux, fondateur et directeur général de PastaCosy (20 restaurants). “Nos pâtes sont à 4,40 euros, souligne-t-il, là il faut payer 8 ou 9 euros en restauration traditionnelle”.
“Quoi qu’ils mangent, les consommateurs français sont peu habitués à marcher en même temps, ajoute-t-il encore, il leur faut toujours des marches, un banc, un rebord de fontaine pour s’asseoir”.
Les pâtes ont de “nombreux atouts”, selon Mme Ledoux. D’abord “tout le monde aime ça”. Ensuite “il répond à un besoin de nouveauté, de changement” pour ceux qui déjeunent de plus en plus souvent à l’extérieur. Enfin, c’est considéré comme “un plat plus sain que le hamburger ou la pizza”, ce qui plaît beaucoup aux femmes.
“La connotation de ‘risque sanitaire’ n’existe pas pour les pâtes. Ce qui n’est pas la cas des hamburgers ou des kebabs”, souligne de son côté Frédéric Cloteaux.
Mais “les pâtes, on peut en faire facilement chez soi, contrairement au hamburger”, note Carine Ledoux, voyant-là une limite au développement du concept.
Avec un coût de matière première réduit et une réalisation simple, “les pâtes sont avec les crêpes et les pizzas, le produit de restauration le plus rentable”, souligne Bernard Boutboul.
Et l’engouement des entrepreneurs est d’autant plus important que la restauration rapide est, crise oblige, le seul segment de la restauration commerciale à être en croissance.
D’ailleurs, même Sodeb’O et la grande distribution s’y mettent. Le leader des pizzas et sandwiches vendus au rayon frais des supermarchés vient de lancer la “pasta box”. Des pâtes avec sauce, vendues dans une boîte, à réchauffer au micro ondes.