és de Continental-Clairoix manifestent le 28 mai 2009 à Paris (Photo : Pierre Verdy) |
[30/07/2009 11:55:52] FRANCFORT (AFP) L’équipementier automobile allemand Continental va tenter jeudi de trouver une issue à son surendettement chronique sur fond de vives tensions avec son actionnaire Schaeffler et après avoir profité au deuxième trimestre de ses massives restructurations.
Son conseil de surveillance doit se réunir au siège de Hanovre (nord de l’Allemagne) à partir de 12H00 GMT avec, autour de la table, le patron de “Conti” Karl-Thomas Neumann et la famille Schaeffler, la veuve Maria-Elisabeth et son fils Georg.
M. Neumann devrait notamment proposer une augmentation de capital d’au moins 1 milliard d’euros, voire que les deux groupes renoncent à fusionner.
Les deux équipementiers se déchirent depuis des mois, après l’acquisition l’an passé de 90% de Continental par Schaeffler, pourtant trois fois plus petit. Depuis, en vertu d’un accord signé par les deux parties, Schaeffler a conservé 49% du capital et parqué le reste auprès des banques.
Mais, en pleine crise, le groupe familial s’est révélé incapable de mener à bien le rapprochement avec sa proie. Schaeffler a acheté son compatriote près de trois fois plus cher que le cours actuel de l’action et s’est endetté à hauteur de 10 milliards d’euros environ.
Résultat, en avril, le patron de Continental, qui doit lui aussi lutter contre un endettement de 11 milliards d’euros liée à l’achat de VDO, ancienne filiale de Siemens, s’était impatienté et avait promis de présenter un plan dans les 100 jours.
Jeudi, il pourrait jouer son poste en présentant son projet: selon des sources officieuses, M. Neumann veut que les deux groupes continuent à fonctionner indépendamment et que “Conti” renforce sa propre structure financière.
En plus de l’augmentation de capital, il pourrait aussi souhaiter la vente d’activités et l’entrée d’investisseurs extérieurs.
Continental n’a pas souhaité commenter.
Ce serait aussi le point de vue de quatre grandes banques créancières de “Conti”, rédactrices d’une lettre en ce sens à son patron, selon la presse.
Schaeffler lui ne commente pas les différents modèles, selon un porte-parole interrogé par l’AFP, et continue de défendre “l’union des deux entreprises”. Selon la presse, le spécialiste des roulements à bille cherche à gagner du temps, pour se remettre de la crise et renforcer ainsi sa position face à “Conti”.
Mais ce dernier voit ses échéances de remboursement de crédits se rapprocher, avec une première tranche de 800 millions d’euros à payer en août et surtout une seconde de 3,5 milliards en août 2010.
Dans ce cadre, “Continental examine actuellement différentes options. Notre but est aussi d’améliorer nettement la structure du capital”, a expliqué jeudi M. Neumann, à l’occasion de la publication du bilan du deuxième trimestre.
Bilan qu’il peut tenter d’utiliser en sa faveur devant le conseil de surveillance: au premier semestre, le groupe affiche certes une lourde perte de 457 millions d’euros mais du point de vue opérationnel, il a vu ses résultats revenir dans le vert au deuxième trimestre.
L’équipementier estime ainsi avoir atteint “un point d’étape important”, selon son patron. Le groupe a surtout profité de la vaste restructuration engagée pour réduire les coûts, “la plus importante de l’histoire de l’entreprise”, d’après lui.
Continental avait annoncé en mars la fermeture de l’usine française de Clairoix (nord de Paris), provoquant une lutte de quatre mois des 1.120 salariés qui ont obtenu une prime supplémentaire de 50.000 euros.