Les Fabris manifestent à Châtellerault avant une AG décisive vendredi

[30/07/2009 19:59:17] CHATELLERAULT, Vienne (AFP)

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és de New Fabris manifestent à Châtellerault, le 30 juillet 2009 (Photo : Alain Jocard)

Les “Fabris”, qui ont menacé début juillet de faire sauter leur usine, ont manifesté jeudi à Châtellerault avec d’autres salariés touchés par des restructurations industrielles, à la veille d’une ultime assemblée générale.

Au moins 3.500 personnes selon les syndicats, 1.800 selon la police, ont défilé dans les rues aux côtés des salariés qui réclament depuis début juillet une prime de 30.000 euros.

Partis du site de l’usine de fabrication de pièces mécaniques, à la périphérie de la ville, les manifestants qui ont reçu le renfort de délégations de Continental notamment et de quelques personnalités de gauche (PS, PCF, Verts notamment), ont convergé vers le centre-ville, scandant “Conti-Fabris, même combat”.

“Renault, PSA Peugeot sont en train d’organiser la désertification industrielle de la France – New Fabris 366 licenciements”, pouvait-on lire sur une banderole.

Un porte-parole des salariés Guy Eyermann (CGT, majoritaire) a annoncé la création d’un “collectif pour toutes les entreprises qui luttent contre les patrons voyous et leurs actionnaires”, devant le défilé dans lequel figuraient des salariés de Thales, des Impôts, de Continental, Molex, Aubade, Renault ou encore Ford.

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és de New Fabris manifestent à Châtellerault, le 30 juillet 2009 (Photo : Alain Jocard)

“Nous ne pourrons gagner qu’en réunissant toutes les entreprises et toutes les organisations syndicales”, a estimé M. Eyermann, avant de conclure: “On se sera battus jusqu’au bout et c’est notre fierté”.

Les salariés de New Fabris doivent tenir vendredi leur ultime assemblée générale, le 31 juillet étant la date limite qu’ils avaient fixée pour obtenir satisfaction sur le montant de la prime.

Les bouteilles de gaz qu’ils avaient installées sur le toit au début de leur action sont remisées dans un local depuis la semaine dernière, mais les salariés ont entretenu un certain flou sur leurs intentions.

“On a renoncé à toute violence, maintenant si la majorité refuse la somme proposée, il y aura des dégâts”, a prévenu M. Eyermann.

“Je ne peux pas dire aujourd’hui si je voterai pour les 11.000 euros (somme proposée par le gouvernement, NDLR)” lors de l’AG, a déclaré à l’AFP Laurence, depuis 7 ans chez New Fabris. “11.000 euros + 2.700 euros (part variable attribuée en fonction de l’ancienneté), pour moi, c’est nettement insuffisant”, a-t-elle estimé.

Jeudi après-midi, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi a proposé d’être “dès ce soir au rendez-vous du dialogue dans la perspective d’une sortie de crise heureuse à l’issue de la rencontre programmée demain”.

A une condition toutefois: que les salariés expriment “très explicitement leur rejet de toute forme de violence”. “La condamnation de toute forme d’ultimatum est un préalable à toute discussion”, a ajouté le ministre.

“Si les salariés en arrivent à mettre des conditions aussi radicales, c’est à cause de la surdité des décideurs. Le gouvernement a mis des sous sur la table pour les entreprises en difficulté, si elles ferment ce sont les salariés qui doivent en bénéficier”, a estimé de son côté Guy Savin, un des porte-parole des salariés de Molex, venu soutenir les New Fabris.

“Ce qui est important aujourd’hui, c’est qu’il y ait un maximun de diversité d’entreprises au sein de la manifestation (…) A la rentrée, le gouverment a du souci à se faire”, a promis Sylvie Sanguiol, déléguée Sud au sein du technocentre de Renault Guyancourt.