é de l’usine de mobilier de jardin Fermob travaille, le 29 juillet 2009 à Saint-Didier-sur-Chalaronne (Photo : Jeff Pachoud) |
[02/08/2009 08:37:21] SAINT-DIDIER-SUR-CHALARONNE, Ain (AFP) La chaise du jardin du Luxembourg équipera à la rentrée l’université d’Harvard: une réussite pour une petite entreprise de l’Ain qui affiche une croissance insolente, notamment à l’international, avec cet objet symbolique du farniente à la française.
“Ce que je vends à nos clients étrangers, c’est de l’exotisme”, explique avec le plus grand sérieux du monde le PDG de Fermob, Bernard Reybier, la cinquantaine décontractée, en faisant visiter le “show-room” de l’unique usine de la société, qui emploie 200 salariés à Saint-Didier-sur-Chalaronne.
Avec 40% des ventes de Fermob à l’export, notamment en Allemagne et aux Etats-Unis, mais aussi au Japon, “je vends un bout de Paris”, résume-t-il.
L’entreprise est en effet la seule à produire l’authentique chaise pliante “Bistro”, née avec les guinguettes et le dimanche chômé et qui, du haut de ses 120 ans, équipe encore nombre de terrasses de cafés: il s’en vend chaque année plus de 100.000 exemplaires.
Même réussite pour le modèle “Luxembourg” que l’on trouve, depuis les années 1920, dans les jardins du Sénat, et que Fermob continue de produire “dans ce coloris vert spécifique et en acier lourd” spécialement pour le parc parisien, mais qu’il est possible d’avoir chez soi dans une version actualisée.
és de l’usine de mobilier de jardin Fermob travaillent, le 29 juillet 2009 à Saint-Didier-sur-Chalaronne (Photo : Jeff Pachoud) |
C’est ce modèle, qui se décline aussi en version “kid”, qui équipera les jardins de l’université américaine d’Harvard: “500 fauteuils bas en aluminium, en neuf couleurs, seront mis à la rentrée à la disposition des étudiants”, souligne M. Reybier.
Le contexte économique est pourtant difficile: selon l’Institut de promotion et d’études de l’ameublement (IPEA), le marché du meuble de jardin affichait en 2008 une baisse de 13% par rapport à 2007. Et depuis, la crise mondiale est passée par là.
Mais, au coeur du succès de Fermob, qui affiche 6% de croissance cette année et 26 millions de chiffre d’affaires, se trouve un design audacieux, avec 24 couleurs pétillantes allant du fuchsia à l’anis, alors que les seules teintes existantes dans les années 1980 étaient le vert et blanc.
Et pourtant, à l’arrivée de Bernard Reybier comme actionnaire principal en 1989, la société, qui ne compte alors que 15 salariés, est “déclinante” en raison de la concurrence des meubles en plastique, bon marché.
Depuis, de grands noms signent régulièrement des collections avec Fermob, créateur chéri des magazines féminins et de décoration. Toujours dans un esprit très “frenchy”.
Ainsi, le couturier Jean-Charles de Castelbajac en a lancé une en janvier, baptisée “Cocarde”, ainsi que des sièges dont les assises représentent deux amoureux qui s’embrassent, façon Jean Cocteau.
D’autres modèles sont venus étayer la gamme traditionnelle, telle une balancelle néo-romantique ou une “tablabri” (une table abritée par une toile tenue par des mâts accrochés à ses quatre coins).
“On essaie de montrer que le jardin, c’est aussi ludique”, dit Antoine Conrau, designer chez Fermob, en promettant “une quinzaine de nouveautés” au salon international Maison et Objet, en septembre à Paris.