Pour un enseignement de qualité et une formation universitaire
performante répondant aux normes internationales et reconnue, il faut encourager
les codiplômes répondant aux normes internationales et appréciés par les
opérateurs privés tant nationaux qu’internationaux.
Et c’est ce à quoi s’attellerait le ministère de l’Enseignement supérieur qui
aurait mis en place un programme performant à l’échelle nationale pour tirer ce
qu’il y a de mieux de notre système d’enseignement. Les chiffres sont éloquents
en la matière et à voir le nombre d’établissements universitaires, publics (192)
et privés (32), l’on est en droit de s’attendre à beaucoup de la part des
diplômés de l’enseignement supérieur que certains traitent de « surdiplômés
sous-qualifiés».
Les actions lancées par le ministère pourraient-elles aider à revaloriser cette
image ? 370.000 étudiants (exceptés les 4000 inscrits dans les établissements
privés), n’est-ce pas un trop grand nombre, difficile à caser dans un pays où
l’emploi reste un problème de taille qu’on a du mal à endiguer ?
Quoique l’on puisse dire, les priorités du ministère de l’Enseignement
supérieur, d’après Jamil Chaker, son conseiller, seraient de renforcer
l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur, approfondir dans les
universités la culture de la création d’entreprises (par des cours, des mastères
et des pépinières). Mettre en place davantage de licences à visées
professionnelles : 2/3 des étudiants orientés vers les licences appliquées et
les mastères professionnels. Ceci serait une réponse idéale aux interrogations
précédentes si seulement sur le terrain tout se fait pour que cet objectif
ambitieux se réalise et que l’on voit les diplômés du supérieur s’imposer en
tant que compétences incontournables sur le marché de l’emploi.
Le ministère, qui compte mettre en place un système de certification de la
formation d’ingénieurs et consolider leur formation pour atteindre l’objectif de
7000 en 2011-2012, encourage dans le même temps la cotutelle de thèses et les
codiplômes pour donner plus de qualité aux offres de formation en les faisant
obéir à des standards internationaux et plus de poids aux diplômes décernés par
nos universités.
C’est dans ce cadre qu’opère le programme de partenariat entre la Tunisie et la
Communauté européenne «Tempus Erasmus» basé sur la politique de coopération
communautaire européenne fixée dans les documents stratégiques de voisinage et
qui vise la modernisation de l’éducation supérieure en Tunisie et soutient les
programmes de formation des formateurs. Il favorise également la mobilité, les
échanges et les partenariats avec les entreprises et la mise en place des
centres de formation continue.
Ce programme, utile à plus d’un titre pour nos universités, viserait également à
rehausser la qualité des ressources humaines, techniques et pédagogiques des
jeunes universités implantées en dehors du Grand Tunis. Il donne la primauté aux
plus jeunes universités par des expertises ciblées, des apports en ressources de
qualité, d’encouragement aux mobilités d’enseignants ainsi que l’enseignement
des langues et la promotion des langues appliquées. L’enseignement des langues
dans notre pays serait ainsi revu sur la base du Cadre Européen Commun de
Référence pour les Langues. Plus important encore, on procèdera à la formation
des formateurs dans les secteurs porteurs et à haute employabilité en
partenariat avec les universités européennes spécialisées en informatique,
langues et humanités appliquées, sciences et technologies et arts et métiers.
Pour un pays comme la Tunisie, le programme de partenariat Tempus aidera
également à mobiliser les compétences tunisiennes résidant à l’étranger et
offrira au chercheur établi dans un autre pays d’assurer la relation entre son
pays et la communauté scientifique de son pays d’accueil. Il permettra également
de mettre en place des structures de mise en relation de l’offre et de demande
des compétences ainsi que l’institutionnalisation des réseaux de la diaspora
scientifique et la participation à des projets de recherche nationaux.
Six projets ont d’ores et déjà été approuvés dans le cadre du programme de
coopération Tempus Erasmus en médecine vétérinaire, action sociale, formation,
apprentissage à vie, économie et industrie pour des investissements de l’ordre
de 9,9 millions de dinars tunisiens.
Pour être éligibles à l’attribution d’une subvention Tempus Erasmus, les
candidats doivent être des personnes morales («entités légales») dans l’UE ou un
pays partenaire Tempus et représenter des établissements d’enseignement
supérieur agréés par l’État, publics ou privés ou des associations,
organisations ou réseaux d’institutions d’enseignement supérieur dédiés à la
promotion, à la réforme de l’enseignement supérieur dans le cadre de la
coopération avec l’Europe.
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