Dans l’interview express ci-dessous, M. Aly Ben Smida,
Directeur général de la société Industrie du Plastique et Accessoires ‘’IPALPEX’’,
nous donne son opinion sur la l’économie tunisienne et la crise financière et
économique mondiale, l’industrie du plastique tunisien.
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: D’abord, quelle est votre perception de la crise mondiale ? Est-ce que la
Tunisie est réellement touchée ?
Aly Ben Smida : Tout d’abord, je pense que le plus dur de cette crise est
derrière nous, et les signes d’une reprise mondiale sont bien amorcés. On ne
verra cependant les effets de la reprise qu’en début/milieu d’année
prochaine (2010).
On ne peut pas dire que la Tunisie n’est pas touchée par cette crise et mis
à part certains indicateurs qui restent au vert (Bourse de Tunis en
croissance…), nous constatons que l’impact de cette crise se ressent sur
pratiquement tous les secteurs d’activité : l’industrie et essentiellement
la sous-traitance (automobile entre autres…), le tourisme ; les exportations
sur les marchés traditionnels européens sont au ralenties, les services
souffrent aussi… la crise est assez générale même si la Tunisie a su, grosso
modo, tirer son épingle du jeu.
Des mesures en faveur de certains secteurs de l’économie nationale ont été
prises par les pouvoirs publics. Comment se traduit leur impact sur le
terrain ?
Si la Tunisie a réussi à tenir le choc de cette crise, ce n’est nullement en
raison des quelques simili-mesures qui ont été prises par-ci par-là, des
gouttelettes pour éteindre un incendie pour ainsi dire, mais grâce aux
fondamentaux économiques qu’elle a su instaurer depuis longtemps et qui
donnent leurs effets dans pareilles circonstances.
La BCT a, en particulier, joué un rôle prépondérant dans l’absorption de
cette crise grâce au cadre réglementaire qu’elle impose aux banques de la
place et qui a permis d’éviter toute faillite dans ce secteur. Car si l’une
des banques avait craqué, nous n’aurions pas pu éviter l’effet boule de
neige et, croyez-moi, nous n’en serions pas là aujourd’hui…
Quelle est la situation de votre secteur en Tunisie ? A-t-il bénéficié des
mesures spécifiques en faveur de cette crise ?
Comme je l’ai mentionné plus haut, les mesures n’ont pas été générales,
elles n’ont touché que les entreprises exportatrices, comme si les
entreprises opérant sur le marché local n’existaient pas alors qu’elles
représentent un pan important de notre économie.
Par ailleurs, ces mesures étaient un petit peu tardives, à mon sens, et
largement sous-dimensionnées. Je prends le cas du Maroc qui a su insuffler
une réelle batterie de mesures efficaces dans son économie (il est vrai,
plus touchée par la crise que l’économie tunisienne).
Comment IPALPEX résiste-t-elle à la crise qui touche désormais pratiquement
tous les secteurs de l’économie ?
IPA a su, Dieu merci, diversifier ses marchés avant l’arrivée de cette
crise, et à la veille de ce grand crash, IPA exportait -au prix de beaucoup
d’efforts techniques commerciaux, marketing,… sur 19 pays au monde. Si la
demande européenne a baissé et ceci est incontestable, IPA a continué à
exporter sur les marchés en croissance (car il en a quand même pendant cette
période de crise), sur les marchés voisins particulièrement, (Algérie,
Libye…).
La croissance de ces marchés a contribué à compenser la baisse des autres
marchés et IPA n’aura pas trop souffert de cette crise.
Par ailleurs, IPA a toujours considéré que son marché de base était le
marché local et dans ces conjonctures difficiles, elle a trouvé en le marché
tunisien un support incontestable. Ne négliger aucun marché, tel est notre
crédo et tel a été la clé de notre stratégie pour éviter les répercussions
négatives d’une telle crise.