[06/08/2009 06:49:46] PARIS (AFP)
Une personne retire de l’argent dans un distributeur automatique de billets (Photo : Damien Meyer) |
Voiture-bélier, explosifs, prise d’otages : les attaques de distributeurs automatiques de billets (Dab) et les agressions de ceux qui les approvisionnent (dabistes) sont reparties à la hausse en 2009, selon une enquête de l’AFP.
Après une augmentation spectaculaire des attaques en 2005 (50), contre une dizaine par an les années précédentes, les chiffres s’étaient stabilisés à une soixantaine d’attaques par an: 65 en 2006, 60 en 2007, 55 en 2008.
Mais en 2009, les attaques sont reparties à la hausse. Un chiffre provisoire, obtenu par l’AFP auprès des professionnels du secteur bancaire et du transport de fonds, fait état d’une quarantaine d’attaques pour les sept premiers mois de 2009. Avec, pratiquement à chaque coup, des préjudices de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Le 30 juillet, rue de la Glacière à Paris, un Dab est percuté à 14H00 par une voiture-bélier (butin 78.000 euros). Lundi peu avant 06H00, des malfaiteurs cagoulés font sauter la façade de La Poste dans la cité sensible des 4.000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et s’empare d’un Dab (montant inconnu).
Banques de mieux en mieux protégées qui conservent peu de liquidités, attaques de fourgons blindés nécessitant des équipes chevronnées : les malfaiteurs se tournent depuis plusieurs années vers les 45.000 distributeurs automatiques de billets –certains contiennent jusqu’à 200.000 euros– d’où 100 milliards d’euros sont retirés chaque année.
Face à ces attaques, les professionnels du secteur multiplient les parades : “cassettes intelligentes” de transport des billets; détecteur de stress dans les dab; projet d’un système dit “bout en bout” dans lequel, le dabiste n’a plus aucun contact avec les billets.
Selon Eric de Lambert, porte-parole de la société de sécurité Oberthur cash protection (OCP), l’un des leaders français de systèmes de sécurité pour le transport des valeurs, l’attaque à la voiture-bélier constitue le mode le plus utilisé par les malfaiteurs. Ceux-ci de plus en plus jeunes et inexpérimentés montent à la va-vite des bandes pour s’attaquer aux Dab.
Actuellement, 10 % des Dab seulement sont alimentés par des “cassettes intelligentes” qui déclenchent un jet d’encre indélébile sur les billets en cas d’effraction, précise M. de Lambert à l’AFP.
Des Dab peuvent également être munis de systèmes OCP qui détectent toutes les agressions (arrachages, ouvertures à l’explosif et par liquides ou gaz de neutralisation des systèmes de sécurité) et aspergent, en quelques dixièmes de secondes, d’encre indélébile les billets les rendant inutilisables.
De son côté, la Brink’s termine d’équiper les 10.000 Dab qu’elle recharge d’un détecteur de stress, surnommé “Diva”. Pour avoir accès aux fonds des Dab, le dabiste doit demander l’ouverture des coffres à distance. Lors de sa demande, sa voix, préalablement enregistrée, est analysée. Si le dabiste est sous la contrainte, donc en état de stress, des phénomènes physiologiques modifient les caractéristiques de sa voix. “Diva” bloque alors toutes les ouvertures de coffres et d’automates bancaires et alerte la police.
Mais la méthode la plus efficace est celle du “bout en bout”, selon M. de Lambert. Déjà mise en place avec succès en Belgique et volontairement médiatisée pour dissuader les malfaiteurs, ce système consiste à charger les cassettes de billets dans les centres-forts des sociétés de transports de fonds, à les transporter à l’intérieur d’une camionnette dans un conteneur spécial à roulettes et à insérer directement les cassettes dans le Dab.