ôte à Paris, le 7 août 2009. (Photo : Stéphane de Sakutin) |
[09/08/2009 07:56:01] PARIS (AFP) Crise oblige, la chambre d’hôtes se développe à Paris, première ville touristique au monde, qui accueille quelque 28 millions de visiteurs annuels.
Lancé il y a 55 ans dans les campagnes avec les Gîtes de France, l’hébergement chez l’habitant a gagné la capitale et est actuellement en pleine expansion, encouragé par la municipalité qui a lancé en 2005 une charte “Hôtes qualité Paris” labellisant les chambres répondant à un cahier des charges.
Quelque 500 sont actuellement répertoriées, contre 300 en 2007, selon l’Office du tourisme de Paris.
Et la mairie a pour objectif “de doubler leur nombre d’ici à 2010”, indique-t-on au cabinet de Jean-Bernard Bros, adjoint au maire chargé de ces questions, où on loue cette forme de tourisme “résolument participatif, plus convivial et plus interactif”, calqué sur le modèle des “bed and breakfast” anglo-saxons.
C’est d’ailleurs la clientèle anglo-saxonne qui se montre la plus demandeuse de cette formule “hors de chez soi, comme chez soi” où les hôtes se transforment en ambassadeurs d’une capitale française pas toujours réputée pour son hospitalité.
Les Italiens ou les Japonais, tout comme les Français, apprécient aussi ce mode d’hébergement dont le prix moyen est de 70 à 80 euros, la nuit pour deux personnes. Les tarifs sont libres.
Chantal Goldstein, présidente des “Parisiens Associés”, association qui pilote le projet chambres d’hôtes à Paris en partenariat avec la Ville, estime auprès de l’AFP que cet engouement “correspond à de nouvelles tendances de proximité et de convivialité, tout en permettant de rentabiliser des appartements parisiens très chers à entretenir”.
“Il y a un phénomène de mode, parce qu’il y un phénomène de crise”, dit-elle.
Selon Mme Goldstein, “potentiellement, tout le monde peut le faire” à condition de se déclarer en mairie (obligatoire depuis août 2007) et de ne pas louer plus de cinq chambres, petit déjeuner maison compris et linge fourni, changé au moins tous les quatre jours et après chaque visiteur.
Ceux qui se lancent ont souvent eux mêmes voyagé à l’étranger sur ce mode et sont désireux de faire découvrir leur ville. “Il est extrêmement rare qu’il y ait des problèmes. Les hôtes confient leur clé et les touristes laissent leurs affaires. C’est une question de confiance, comme pour l’échange d’appartements”, ajoute-t-elle.
Du côté des hôteliers, la tendance n’est pas vue d’un très bon oeil. “On n’apprécie pas trop cette concurrence déloyale, car nous ne sommes pas soumis aux mêmes règles”, fait valoir Bertrand Lecourt, président de la chambre syndicale des hôteliers de Paris (quelque 75.000 chambres d’hôtels, toutes catégories) qui préférerait que “l’hôtellerie soit aidée”.
Mme Goldstein juge au contraire qu’il n’y a pas concurrence car “les clients des chambres d’hôtes ne vont pas à l’hôtel et réciproquement, il s’agit de deux cultures différentes et complémentaires”.
La Ville a diffusé 20.000 exemplaires du manuel de l’hôte “ouvrir une chambre d’hôtes à Paris” et, en septembre dernier, est paru le guide Hachette des 100 meilleures adresses de chambres d’hôtes dans la capitale et la proche banlieue.
La Fédération des professionnels parisiens de la chambre d’hôte a crée “Authentic B&B” et propose depuis juin 2008 les premières chambres d’hôtes éco-responsables, répondant à des critères environnementaux.
Des renseignements peuvent aussi être pris sur les sites hqp.fr, 2binparis.com, meetingthefrench.com ou encore fleursdesoleil.fr et french-guesthouse.com (association Fleurs de soleil).