Relance de la récolte du liège en Pyrénées-Orientales réputé pour sa qualité

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écorce de liège, le 3 août 2009 à Vives dans les Pyrénées-Orientales. (Photo : Raymond Roig)

[09/08/2009 08:05:22] VIVES, Pyrénées-Orientales (AFP) Une société a relancé l’extraction du liège dans les Pyrénées-Orientales, réputé pour sa grande qualité, afin de commercialiser au premier trimestre 2010 un “bouchon roussillonnais” qui devrait boucher les grands crus français.

“Le liège roussillonnais est un des lièges les plus qualitatifs du monde en raison de son nombre d’années de croissance”, assure Laurent Bauby, commercial pour le compte de la société M.A Silva France. “L’idée de boucher des cuvées d’exception avec ce liège local était donc pour nous une gageure, voire un devoir”, estime cet originaire de Catalogne française.

En concertation avec l’Association syndicale libre suberaie catalane, qui regroupe des propriétaires de forêts de chêne-liège, des opérations de “levage” de l’écorce en liège ont été effectuées au début de l’été sur plusieurs parcelles des quelques 5.000 ha des régions naturelles d’Aspres et des Albères.

“Nous avons pu récolter un liège d’une belle épaisseur, de plus de 15 ans d’âge, parfaitement adapté pour permettre de fabriquer des bouchons très denses qui permettront ensuite de conserver et bonifier les meilleurs nectars du Roussillon et d’ailleurs”, poursuit M. Bauby.

Les écorces récoltées au début de l’été ont été acheminées à l’usine mère de M.A Silva, au Portugal, pour séchage. Les premiers “bouchons roussillonnais” sont attendus “au premier trimestre 2010”, indique la directrice de la filiale française, Raphaèle Sanchez.

“Nous avons pu lever cinq tonnes de liège, ce qui permettra un démarrage entre 150.000 à 200.000 bouchons”, ajoute Mme Sanchez, précisant qu’à terme “le but est de faire de la qualité et non de la production de masse car c’est un marché de niche auprès des crus de garde”.

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é contrôle la qualité des bouchons dans les ateliers de La société portugaise M.A Silva France à Narbonne, le 3 août 2009. (Photo : Raymond Roig)

De nombreux viticulteurs du Roussillon ont déjà donné leur accord pour boucher leurs plus grands crus avec “ce liège dont la qualité a été et est encore reconnue”, souligne Nicolas Raffy, oenologue du Mas Amiel, une appellation Maury.

“Pour nos cuvées haut de gamme cela correspond parfaitement à notre philosophie car en tant que producteurs locaux nous sommes attachés à notre terroir, et la récolte permettra d’entretenir les forêts de chêne-liège et donc de lutter contre les incendies”, ajoute M. Raffy qui prévoit de boucher la récolte 2008 de son vin rouge, aujourd’hui en maturation en fûts, avec des bouchons roussillonnais.

En effet, l’extraction de l’écorce de liège dans les suberaies demande un entretien des forêts afin de permettre aux “leveurs” d’accéder aux troncs, et “lorsque les forêts sont entretenues les risques d’incendies sont plus faibles”, explique Vincent Guillemat, technicien du syndicat des forestiers privés des Pyrénées-Orientales.

“Mais les propriétaires ne peuvent débroussailler que s’il y a un intérêt économique derrière”, ajoute M. Guillemat. Or depuis 2002, l’Association syndicale libre suberaie catalane a démarché auprès de 60 propriétaires qui parviennent aujourd’hui à vendre environ 50 tonnes de liège par an.

A terme, M.A Silva France voudrait mettre en place une appellation d’origine contrôlée “bouchon roussillonnais”. “Nous allons d’abord mettre en place un label qualitatif de gestion durable de la forêt avec un organisme extérieur de contrôle, et espérons dans la foulée que le bouchon roussillonnais soit le premier bouchon certifié de France”, espère Laurent Bauby.