Une semaine à 150 dinars pour une famille de cinq personnes ! Ce n’est pas de la
science fiction, il suffit de s’éloigner des points chauds du tourisme pour
passer quelques jours à la mesure du pouvoir d’achat des Tunisiens. Et cela
devrait inspirer les architectes du tourisme intérieur qui restent
invariablement à coté de la plaque !
Déjà, les endroits ‘’à la mode’’ épuisent par l’affluence énorme qu’ils
connaissent en période estivale, avec tout ce que cela entraîne en matière de
prix et à propos de tout : une inflation sauvage qui s’empare du moindre petit
casse-croûte, des ice-creams, des consommations dans les cafés… et surtout des
‘’nuitées’’, comme les appellent les gens du tourisme. Car, que ce soit dans les
hôtels (même de bas classement) ou pour la location chez les agences et les
particuliers, les tarifs caracolent sur des cimes infranchissables pour le
commun des mortels.
Hammamet, Sousse, Djerba, Tabarka, Kélibia… se transforment ainsi en une sorte
de concession internationale indexée sur le niveau de vie de la Suisse. Et si le
Tunisien moyen ose s’y aventurer en famille, c’est à ses risques et périls et à
la condition de disposer, en poche, d’un solide crédit à la consommation obtenu
chez son banquier à la veille du départ.
Le tourisme intérieur est ainsi devenu un tableau noir où s’écrit une ardoise
qu’il faut mettre plusieurs mois à amoindrir.
Pourtant, comme tout, ce scénario pénible a heureusement une alternative :
s’éloigner des ces endroits à la mode et chercher un petit coin tranquille pas
très connu, vivant encore au rythme de village.
Le village côtier de Tazarka, dans le Cap-Bon, en est un exemple typique où on
peut encore trouver de toutes petites ‘’villas’’ de deux pièces, avec cuisine,
petite salle de bain et terrasse à 150 dinars la semaine. Après, on se
débrouille pour les courses. Et puis, il y a aussi l’avantage de trouver un café
à un dinar et des Gervais à 500 millimes dans le resto da la plage, il y a aussi
le bénéfice de trouver des gens qui vivent normalement, pas de foule…
Peut-être les architectes du tourisme intérieur devraient-ils en prendre de
l’inspiration et envisager l’encouragement de tous ces petits villages côtiers
dont la Tunisie regorge à concocter une petite infrastructure pour les Tunisiens
en vadrouille qui, ne l’oublions pas, sont partants pendant toute l’année s’ils
trouvent chaussure à leur pied !
