à Londres, le 5 mars 2009 (Photo : Carl de Souza) |
[12/08/2009 12:32:33] LONDRES (AFP) La Banque d’Angleterre s’attend à une “reprise lente” de l’économie britannique et à une inflation contenue sous la cible des 2% dans les deux ans, dans son rapport trimestriel sur l’inflation, ce qui laisse penser aux économistes qu’elle pourrait intensifier ses efforts de relance.
La banque centrale britannique a jugé dans ce rapport que “l’accès au crédit devrait rester difficile”, et que si l’économie devrait recommencer à croître dans les trimestres qui viennent, le rythme et le calendrier de cette reprise demeuraient “très incertains”.
“Au Royaume-Uni, la récession semble avoir été plus profonde qu’on l’avait d’abord estimé et l’activité a continué à se contracter au deuxième trimestre. Mais le rythme de la contraction a ralenti et des études économiques ont montré que le plancher était proche”, résume-t-elle.
La Banque s’attend à ce que l’inflation tombe sous 1% d’ici la fin de l’année et se maintienne sur les deux ans à venir sous la cible de 2% autour de laquelle elle est censée la maintenir.
“De façon générale, le ton (du rapport) est assez baissier”, juge James Knightley, économiste chez ING Financial Markets, observant que la Banque avait “suggéré que la reprise serait lente et l’inflation modérée pendant une période prolongée, ce qui signifie qu’il ne sera pas nécessaire de remonter les taux avant longtemps”.
“Le rapport sur l’inflation et les commentaires de Mervyn King ne modifient pas notre idée selon laquelle les taux d’intérêt devraient rester bas, à 0,50%, pendant une très longue période”, estime aussi Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.
L’institution note toutefois que ses efforts pour relancer l’activité économique n’ont pas été vains.
“Les perspectives d’activité économique au Royaume-Uni sont stimulées considérablement par l’assouplissement monétaire et budgétaire, et la dépréciation de la livre sterling”, écrit-elle.
Afin d’aider une économie en profonde récession, la Banque d’Angleterre a non seulement abaissé son taux directeur jusqu’au niveau historiquement bas de 0,5%, auquel il est resté fixé depuis mars, mais a aussi injecté des liquidités par le biais d’un programme de rachat d’actifs, des mesures dites “d’assouplissement quantitatif”.
La semaine dernière, elle avait surpris les économistes en augmentant le montant de ce programme de 50 milliards de livres à 175 milliards.
Lors de la présentation du rapport, le gouverneur de la BoE, Mervyn King, a affirmé que cette décision avait été votée à l’unanimité et s’est dit “étonné” par la réaction de surprise des économistes. Il a justifié l’extension du programme de rachats d’actifs par le fait que l’inflation menaçait de baisser nettement et durablement en-dessous de 2%.
Pour certains économistes, l’institution britannique pourrait même aller plus loin dans ses efforts pour relancer le crédit, sachant qu’une inflation modérée lui laisse de la marge et qu’une rechute de l’activité n’est pas impossible.
“D’autres mesures d’assouplissement quantitif ne sont pas à exclure”, selon Howard Archer, “en particulier si l’activité économique montre des signes de rechute dans les prochains mois, ou si les banques continuent à octroyer peu de prêts, deux possibilités très réelles”.
Elle pourrait consacrer encore “50 milliards de livres” supplémentaires à ses rachat d’actifs, s’avance même à prédire Charles Davis, économiste au sein de l’institut CEBR.
La livre sterling est restée sous pression après le rapport, sans toutefois tomber plus bas que la veille, où elle était tombée jusqu’à 1,1607 euro. Elle reste à distance de son niveau de la fin juin, où elle était remontée jusqu’à près de 1,20 euro.