Restaurants : les clients ont dû se contenter d’une petite baisse des prix

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Un panneau indique la baisse la TVA sur le menu d’un restaurant de Caen, le 22 juillet 2009 (Photo : Mychele Daniau)

[13/08/2009 06:37:55] PARIS (AFP) Malgré une importante réduction de la TVA, les clients des restaurants et cafés ont dû se contenter d’une petite baisse des prix en juillet, une première étape pour le gouvernement qui demande un effort supplémentaire aux restaurateurs.

Les prix dans les restaurants et les cafés ont baissé respectivement de 1,3% et 0,7% en juillet par rapport à juin alors que le taux de la TVA est passé de 19,6% à 5,5% le 1er juillet, selon les chiffres publiés mercredi par l’Insee.

“C’est un bon départ mais il faut faire mieux”, a affirmé le secrétaire d’Etat chargé du Commerce, Hervé Novelli. Il souhaite que les “deux tiers et peut être même les trois quarts” des restaurateurs appliquent la baisse des prix “d’ici la fin de l’année”.

Si cet objectif est atteint, la baisse des prix devrait se situer entre 3 et 4%, selon les professionnels.

A plusieurs reprises, le gouvernement avait tapé du poing sur la table, regrettant que seule la moitié des restaurateurs aient baissé leurs tarifs.

“C’est une baisse significative”, s’est-on félicité mercredi à Bercy, d’autant que la période estivale est propice à une hausse des prix, surtout dans les zones touristiques.

En juillet 2008, les prix avaient augmenté de 0,2% dans les restaurants et de 0,1% dans les cafés, selon l’Insee.

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étaire d’Etat chargé du commerce Hervé Novelli dans un restaurant de Honfleur, le 8 juin 2009 (Photo : Mychele Daniau)

“La tendance dans la restauration, comme dans tous les services, est toujours à la hausse, donc en soi une baisse, c’est quelque chose de notable, même si elle n’est pas d’une ampleur aussi importante que certains auraient pu l’espérer”, a dit Dominique Guédès, chef de la division des prix à la consommation à l’Insee.

A ses yeux, “il faudra un peu de temps (…) tous les professionnels n’ont pas forcément changé leurs prix dès juillet”.

L’association de défense des consommateurs, la CLCV, fixe rendez-vous “à la fin de l’année”. “Si on plafonne alors entre 2 et 3%, c’est qu’il y aura un problème”, a estimé Thierry Saniez, délégué général de la CLCV.

L’association promet de poursuivre ses relevés de prix, notamment sur les lieux de vacances “là où de nombreux restaurateurs” n’appliquent pas encore la baisse des prix, selon elle.

Sans surprise, les syndicats patronaux se sont félicités de la baisse des prix en juillet.

“C’est un début très encourageant”, selon Philippe Villalon, chargé des restaurants à l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), principal syndicat du secteur.

Le mouvement “ne fait que commencer”, a renchéri André Daguin, ancien président de l’Umih, qui a beaucoup oeuvré pour obtenir cette baisse de la TVA, réclamée depuis des années par les professionnels soucieux de jouer à jeu égal avec la restauration rapide, celle-ci bénéficiant déjà d’une TVA inférieure.

“C’est un démarrage, il faut confirmer l’effort”, a indiqué Jean-Pierre Chedal, président des restaurateurs au Synhorcat (Syndicat des hôteliers, cafetiers, restaurateurs et traiteurs), deuxième syndicat.

Le syndicat national de la restauration thématique et des chaînes (SNRTC) a assuré que la baisse des prix chez ses adhérents a été supérieure, entre 3% et 5%, selon son président Philippe Labbé.

En contrepartie du “contrat d’avenir” signé fin avril, les professionnels s’étaient engagés à baisser de 11,8% le prix d’au moins sept produits sur leur carte, à embaucher 40.000 personnes sur deux ans, à entamer des discussions sur les minima salariaux et la protection sociale et à moderniser le secteur.