L’économiste en chef de la BCE estime que la croissance pourrait revenir plus vite que prévu

[13/08/2009 10:32:05] BERLIN (AFP)

photo_1250150633853-1-1.jpg
économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark, le 19 janvier 2007 à Budapest (Photo : Ferenc Isza)

L’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark, estime dans une interview parue jeudi en Allemagne que “des taux de croissance positifs pourraient venir plus tôt que prévu.”

“Il y a des signes de stabilisation de l’activité économique. Ceux-ci ne se basent plus sur des sondages mais sont de plus en plus confirmés par des données de l’économie réelle”, a-t-il encore déclaré au quotidien financier allemande Börsen-Zeitung.

Comme pour confirmer ces propos, la France et l’Allemagne ont annoncé jeudi un retour inattendu de la croissance au deuxième trimestre, là où les économistes attendaient encore des reculs du produit intérieur brut.

“Il faut mettre cela en perspective. Ce que nous voyons actuellement s’appuie essentiellement sur les plans de relance gouvernementaux et la reconstitution des stocks”, a tempéré l’économiste de la BCE. “Tant que c’est comme ça, nous ne pouvons pas compter sur un retour durable à une trajectoire de croissance”, selon lui.

Il a par ailleurs jugé que les risques de déflation en zone euro étaient “très limités”, et répété que le taux directeur de la BCE, actuellement à 1%, était “approprié”.

Un panel d’experts interrogé par la BCE se montre pour sa part un peu plus pessimiste sur la croissance de la zone euro cette année. Ces experts ont révisé en baisse de 1,1 point de pourcentage leur prévision et tablent à présent sur un repli du PIB de 4,5%, selon le bulletin mensuel d’août de l’institution monétaire.

En 2010, le PIB devrait progresser de 0,3%, et de 1,5% en 2011, toujours selon ces experts.

La BCE table pour sa part sur une récession de 4,6% cette année et de 0,3% l’an prochain, selon ses dernières prévisions qui remontent à juin. Les prochaines doivent être publiées en septembre.

Concernant l’inflation, les experts interrogés par la BCE ont revu leurs pronostics à la baisse: ils s’attendent à une légère progression des prix de 0,4% cette année, puis de 1,1% en 2010 et de 1,6% en 2011.

Les prix à la consommation devraient atteindre leur point le plus bas au troisième trimestre 2009 grâce au recul des prix des produits pétroliers et alimentaires sur un an.

La BCE table pour sa part sur une inflation de 0,3% cette année et de 1% l’an prochain, selon ses dernières prévisions trimestrielles. Son président Jean-Claude Trichet a dit à plusieurs reprises ne pas craindre un phénomène de déflation, c’est-à-dire une baisse durable et généralisée des prix nocive pour l’économie car elle incite consommateurs et entreprises à remettre à plus tard leurs achats et leurs investissements.