USA : Colonial Bank, plus gros établissement bancaire à faire faillite cette année

[15/08/2009 08:49:01] WASHINGTON (AFP)

photo_1250313501104-2-1.jpg
és verrouillent les portes d’une succursale de la Colonial Bank, le 14 août 2009 à Montgomery. (Photo : Dave Martin)

La banque régionale américaine BB&T a changé d’envergure vendredi en reprenant l’essentiel des actifs de la Colonial Bank, fermée par les autorités et plus gros établissement bancaire à faire faillite depuis le début de l’année.

Le régulateur bancaire américain FDIC a annoncé la fermeture de la Colonial Bank, dont le siège est à Montgomery, capitale de l’Alabama (sud des Etats-Unis), et la reprise de ses dépôts et de l’essentiel de ses actifs par BB&T, l’une des banques américaines qui résiste le mieux à la crise.

BB&T a publié un communiqué confirmant cette acquisition, “la plus grande depuis 137 ans qu’elle existe”.

Quinzième banque commerciale des Etats-Unis par la taille de son actif, selon le dernier classement de la réserve fédérale américaine, BB&T, dont le siège est en Caroline du Nord, un Etat de la côte Est, devrait ainsi se hisser aux alentours de la dixième place, faisant pratiquement jeu égal avec une maison aussi prestigieuse que la banque d’affaires Goldman Sachs.

La banque affirme pour sa part que la reprise de Colonial lui permet de devenir “la huitième plus grosse holding financière du pays par la taille de ses dépôts”.

Surtout, ce rachat permet à la banque d’élargir son assise géographique, jusque-là concentrée essentiellement sur la Caroline du Nord et la Virginie voisine.

“Les 346 agences de la Colonial Bank en Alabama, en Floride, en Géorgie, au Nevada et au Texas rouvriront normalement demain (samedi, ndlr) sous l’enseigne BB&T”, les clients de Colonial devenant automatiquement ceux du repreneur, indique la FDIC dans son communiqué

photo_1250313616540-2-1.jpg
ût 2009 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

BB&T va racheter pour 22 milliards des 25 milliards de dollars d’actifs gérés par Colonial Bank. La FDIC conserve le reste pour une résolution ultérieure, ajoute le régulateur.

Par la taille de son actif, la Colonial Bank est de loin la plus grande banque à faire faillite depuis le début de l’année, même si elle ne se classe que 44e dans le dernier classement de la banque centrale américaine (Fed).

C’est la 74e banque à faire faillite aux Etats-Unis depuis le début de l’année. Sa chute est également l’une des vingt plus grandes faillites survenues dans le pays depuis 1980.

La Floride et surtout la Géorgie, où elle était présente font partie des Etats les plus touchés par la crise de l’immobilier et les faillites bancaires.

Renflouée par le Trésor à l’automne, comme presque tous les grands établissements bancaires américains, BB&T (pour Branch Banking and Trust) semble tirer son épingle du jeu avec la crise.

Elle a été l’une des premières banques à rembourser l’Etat de son investissement en juin.

Soumise aux tests de résistance imposés par les autorités aux 19 plus grandes banques du pays au premier semestre, elle a fait partie de celles jugées suffisamment bien capitalisées.

Selon la FDIC, la reprise des dépôts de Colonial par BB&T était la “moins coûteuse” des solutions. La faillite de la banque devrait néanmoins coûter 2,8 milliards à son fonds d’assurance déjà mis à mal par les faillites à répétitions provoquées par la crise.