Le Liechtenstein restera une place financière attractive, selon le prince

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ïs von und zu Liechtenstein, le 14 août 2009 à Vaduz. (Photo : Nicholas Ratzenboeck)

[16/08/2009 09:39:57] VADUZ (AFP) Le Liechtenstein, qui a récemment assoupli son secret bancaire, restera une place financière importante grâce à son savoir-faire dans la gestion de fortune, estime le prince et chef d’Etat de la principauté, Aloïs von und zu Liechtenstein, dans un entretien à l’AFP.

“Nous avons acquis pendant des années des connaissances pointues dans le domaine de la gestion de fortune”, explique le prince héritier dans son château surplombant Vaduz, la capitale de ce petit Etat niché entre la Suisse et l’Autriche.

La principauté a décidé en mars de se conformer aux standards de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de transparence fiscale, mettant de facto un terme à des décennies de secret bancaire ayant fait la fortune de sa place financière.

Inscrit sur la liste grise des paradis fiscaux de l’OCDE, le Liechtenstein a depuis entrepris la signature d’accords bilatéraux sur l’échange d’informations fiscales, notamment avec les Etats-Unis et l’Allemagne, pour assainir sa réputation.

Malgré un recul l’année dernière de ses actifs sous gestion de 19% à 225,44 milliards de francs suisses (148,4 milliards d’euros), en raison de la crise financière et la mauvaise publicité engendrée par le vols de données à la banque LGT, le prince table sur un avenir radieux pour la place financière locale.

“Le Liechtenstein va rester une place attractive”, le pays étant “d’un point de vue politique et économique un paradis de stabilité”, note le chef d’Etat de 41 ans qui a pris en 2004 les rênes de ce pays de 160 km² et de 35.000 habitants.

Aloïs von und zu Liechtenstein table également sur les fondations, les trusts, mais aussi les fonds de pension, le secteur de l’assurance et les fonds d’investissements pour donner un second souffle à ce pays, membre depuis 1995 de l’Espace économique européen (EEE).

“Il est difficile de prédire quel secteur va croître à l’avenir, mais je ne serais pas surpris si le secteur des services financiers va vivre un +boom+”, explique-t-il.

Le Liechtenstein, dont le secteur financier participe à hauteur de 29% au produit intérieur brut (PIB) du pays, revient pourtant de loin.

Traditionnellement discret, le pays s’est retrouvé en Une de la presse début 2008, après le vol de données bancaires par un ancien employé de la LGT, qui les revend aux services secrets allemands, provoquant un scandale en Allemagne et la chute du patron de la Deutsche Post, Klaus Zumwinkel.

Depuis, la principauté a subi les attaques, notamment de l’Allemagne, contre son secret bancaire. Jusqu’à revoir sa stratégie en mars.

“Nous avions déjà préparé avant le 12 mars une réorientation de la place financière”, admet le prince, ajoutant qu'”il était prévisible qu’il y aurait des changements partout”.

“Bien sûr, nous avons été irrités par l’attitude” des autorités allemandes. “Les relations (avec Berlin) étaient tendues”, mais la signature en juillet d’un accord d’échange d’informations fiscales avec l’Allemagne “a décrispé la situation”.

La signature mardi d’un accord novateur avec le Royaume-Uni, prévoyant notamment une amnistie fiscale pour les contribuables britanniques, a été jugé “un bon compromis, qui réunit les intérêts de tous les partis”.

Allié à la Suisse dans une union douanière et monétaire et à l’Union européenne, le Liechtenstein se réserve “par principe toutes les options” sur un éventuel rapprochement avec Bruxelles, même si le partenariat dans l’EEE “demeure pour l’instant la bonne voie”, précise le prince.