ût 2009 (Photo : Pierre Verdy) |
[17/08/2009 16:29:28] PARIS (AFP) Malgré la crise, le bilan des vacances d’été en France devrait s’avérer moins catastrophique que redouté, avec un afflux de touristes pour le week-end du 15 août, mais le spectre de la grippe A plane sur l’arrière-saison.
La saison estivale devrait être “tout à fait convenable”, grâce à une fréquentation plus élevée en août qu’en juillet, même si elle devrait s’afficher en “repli” par rapport à 2008, a estimé lundi le secrétaire d’Etat au Tourisme Hervé Novelli.
“La France résiste mieux que prévu, on a échappé au pire”, a commenté à l’AFP Didier Arino, gérant du cabinet Protourisme. “Les Français qui ont renoncé à partir à l’étranger se sont rabattus sur le Sud, des destinations comme la Grande-Motte ou le Cap d’Agde ont fait le plein”.
Touristes français et étrangers confondus, la baisse des nuitées (hôtels, campings, résidences de tourisme, etc.) devrait être limitée à 4% sur la période juillet-août, selon les calculs de Protourisme. Un recul de 7% en juillet serait suivi d’une “stabilité ou petite baisse” en août.
Après une “bonne fréquentation sur les quinze premiers jours d’août”, il y a toutefois une “forte chute des réservations” pour la dernière semaine du mois. Et “la grippe A, c’est l’épée de Damoclès” pour septembre et octobre, “il risque d’y avoir des faillites dans le secteur”, a prévenu M. Arino.
Si les Français continuent à partir, ils ont resserré leur budget: un ménage de quatre personnes a consacré environ 1.900 d’euros à ses vacances cet été, soit 150 euros de moins que l’an dernier, selon Protourisme.
à Cabourg, le 12 août 2009 (Photo : Mychele Daniau) |
Le bilan global cache de fortes disparités régionales: le Sud et le Sud-Ouest résistent bien à la crise, mais l’Ouest et le Nord ont pâti d’une météo moins clémente et de la forte baisse de la clientèle britannique, échaudée par la chute de la livre.
Très ensoleillées, les plages de la Côte d’Azur n’ont pas désempli le week-end du 15 août: “on a retrouvé l’ambiance folle des années précédentes”, s’est félicité Michel Tschann, président du syndicat des hôteliers de Nice Côte d’Azur.
S’il y a eu moins d’Italiens, de Britanniques et de Russes, les Américains ont été au rendez-vous et “les Français plus nombreux”, a-t-il dit. Mais l’horizon s’assombrit pour septembre et octobre, avec l’annulation de séminaires “par des sociétés qui ont peur de regrouper leurs cadres au moment de la grippe”.
Un sujet qui préoccupe aussi son homologue à Paris: “en cas de pandémie de grippe A, l’hôtellerie sera le secteur le plus touché, tous les déplacements seront contrôlés”, redoute Bertrand Lecourt, président de la chambre syndicale des hôteliers de Paris.
Les hôteliers parisiens ont dû baisser les tarifs pour enrayer la chute de leur clientèle qui a atteint entre 10 et 12% en juillet, une tendance qui se prolonge en août, selon M. Lecourt. Les restaurateurs font également grise mine, “avec beaucoup de tables vides en terrasse”, a-t-il ajouté.
L’univers feutré des palaces, fortement secoué par la crise en début d’année, semble cependant se remettre doucement, avec une hausse du remplissage en juillet. “L’été aura été moins mauvais qu’on aurait pu le penser”, estime Jean-Paul Lafay, président du Club des dirigeants des grands hôtels de Paris.
Mais les véritables gagnants de l’été auront été les campings: ainsi, le Domaine de la Rive à Biscarosse (Landes) affiche “complet jusqu’à fin août”. Et le mois d’août s’annonce aussi “meilleur que l’an dernier” au camping Les Peupliers à Pouldreuzic (Finistère), selon sa propriétaire, Isabelle Bernard.