ésident Sud-africain Jacob Zuma lors d’une conférence de presse au parlement au Cap, le 18 août 2009. (Photo : Gianluigi Guercia) |
[20/08/2009 18:03:22] LUANDA (AFP) Le président sud-africain Jacob Zuma a signé jeudi un accord pétrolier avec son homologue angolais, au cours d’une visite destinée à renforcer la coopération économique avec l’Angola, premier producteur de pétrole en Afrique sub-saharienne.
“Nous sommes tombés d’accord pour que Petro SA et Sonangol coopèrent dans le domaine du raffinage du pétrole”, a déclaré le président angolais Jose Eduardo dos Santos.
Il a ajouté que les directions des ces compagnies pétrolières nationales allaient se rencontrer prochainement pour s’entretenir de différents formes de coopération, et qu’elles allaient travailler ensemble dans les domaines de l’exploration, du raffinage et de la distribution du pétrole.
“La sécurité énergétique est l’un des aspects les plus importants pour la paix et la stabilité”, a ajouté M. Dos Santos devant des journalistes.
Des projets d’accords bilatéraux ont également été signés dans les domaines de la communication, du commerce et du transport.
Le président Zuma, accompagné d’une centaine d’hommes d’affaires, a déclaré jeudi qu’il souhaitait renforcer les liens économique, politique et social avec l’Angola lors de sa première visite d’Etat depuis son élection en mai.
“Nous voulons, a-t-il dit, que cette visite marque le début d’un renouveau, une étape importante et décisive dans l’histoire des relations entre nos deux pays”.
ésident angolais José Eduardo dos Santos le 11 mars 2009 à Lisbonne (Photo : Joao Cortesao) |
Arrivé mercredi soir pour une visite de deux jours, le président Zuma a été reçu jeudi avec les honneurs au palais présidentiel où il a rencontré le président dos Santos.
“Cette visite marque une nouvelle ère dans les relations bilatérales (…). Le gouvernement angolais est prêt à intensifier ces relations avec l’Afrique du Sud” dans tous les domaines, a déclaré M. dos Santos.
L’Afrique du Sud, dont l’économie a désespérément besoin d’énergie, souhaite aussi apporter sa contribution aux efforts de reconstruction en Angola, dont les infrastructures ont été détruites durant la guerre civile de 1975-2002.
Les entreprises portugaises, brésiliennes et chinoises jouent déjà un rôle clé dans ce programme de reconstruction et le président Zuma, entend bien remporter une part du gâteau.
Pour ce faire, il possède deux atouts: des liens historiques entre le parti de la lutte contre l’apartheid et celui au pouvoir en Angola, ainsi qu’une relation privilégiée avec le président angolais, contrairement à son prédécesseur Thabo Mbeki.
“Nos deux pays ont des relations historiques qui ne peuvent être effacées. Ce lien a été créé durant la lutte pour la liberté, commune à nos pays”, a affirmé jeudi M. Zuma, chef du Congrès national africain (ANC).
étrolière du groupe français Total au large de l’Angola en décembre 2007 (Photo : Marcel Mochet) |
En signe de remerciement, il a déposé une gerbe de fleurs devant le mémorial du premier président angolais Agostinho Neto, à la tête du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA, au pouvoir), puis sur la tombe du soldat inconnu, tombé durant la guerre de libération contre le Portugal.
Le MPLA a soutenu l’ANC dans sa lutte contre le gouvernement ségrégationniste blanc. Pendant la guerre civile angolaise, le régime d’apartheid a de son côté combattu le MPLA aux côtés des rebelles de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita).
Les premières élections multiraciales de 1994 en Afrique du Sud ont porté l’ANC au pouvoir sous la présidence de Nelson Mandela. Mais les relations entre Pretoria et Luanda se sont faites plus distantes sous les deux mandats de son successeur Thabo Mbeki (1999-2008).
Elle semble aujourd’hui se détendre avec la bonne entente affichée entre MM. Zuma et dos Santos. Le président angolais, au pouvoir depuis 1979, a assisté en mai à la prestation de serment de M. Zuma, qui s’était rendu deux mois plus tôt en Angola en tant que chef de l’ANC.