La baisse des taux relance l’intérêt pour le rachat de crédit immobilier

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ère (Photo : Mychele Daniau)

[21/08/2009 05:46:56] PARIS (AFP) Pour profiter de la baisse rapide des taux d’intérêt depuis fin 2008, certains emprunteurs négocient le rachat de leur crédit immobilier à des conditions plus avantageuses par une autre banque, une démarche qui peut permettre, à certaines conditions, de réaliser des économies.

Vu le reflux des taux, passés sous les 4% après avoir dépassé les 5% l’an dernier, il y a “une fenêtre de tir jusqu’à la fin de l’année au moins” pour le rachat de crédit, qui peut représenter de “véritables économies” pour certains ménages, selon le courtier en crédit immobilier Empruntis.

“Aujourd’hui, 25% de nos dossiers concrétisés concernent des rachats de crédits immobiliers”, permettant de dégager un gain moyen “d’environ 25.000 euros”, précise sa porte-parole, Maël Bernier.

Selon elle, cette démarche “assez simple” peut s’avérer potentiellement intéressante “pour tous ceux qui ont emprunté entre janvier et décembre 2008”.

Les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont baissé en juillet pour le huitième mois consécutif, pour s’établir à 3,96% (hors assurance et coût des sûretés), contre 5,15% en décembre (-1,19 point), selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA.

“C’est loin d’être anodin, le consommateur a intérêt à essayer de renégocier son taux d’intérêt à la baisse, ça dégage du pouvoir d’achat”, estime de son côté Thierry Saniez, délégué général de l’association de consommateurs CLCV.

“Il faut commencer par aller voir son banquier, et si ce dernier ne joue pas le jeu, faire jouer la concurrence”, ajoute-t-il.

Cependant, “le banquier ne peut pas faire grand chose, car quand il a consenti le prêt, il s’est lui-même financé à un taux plus élevé que ceux pratiqués aujourd’hui”, relève Mme Bernier.

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ère (Photo : Stéphane de Sakutin)

Faute de pouvoir renégocier les prêts de leurs propres clients, les banques rachètent ceux souscrits dans d’autres établissements, s’assurant ainsi une nouvelle clientèle durable. “Il y a donc une sorte de chassé-croisé en ce moment entre les banques, qui se rachètent des clients entre elles”, selon elle.

“On n’est plus dans la situation de 2005-2006”, où la renégociation de crédit représentait jusqu’à un quart des nouveaux crédits émis en raison de taux historiquement bas, tempère Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris X Nanterre.

“On est sollicité pour du rachat de crédit, mais il n’y a pas d’explosion des demandes. On essaie d’y répondre favorablement, pour nos propres clients comme pour les autres”, confirme pour sa part un chargé de clientèle parisien sous couvert d’anonymat.

Se faire racheter son crédit peut être intéressant en ce moment mais “ce n’est pas si simple, ça impose de changer de banque, et il y a des frais importants”, tempère le courtier Meilleurtaux.

Il faut étudier les dossiers “au cas par cas”: la démarche en vaut la peine surtout “quand on peut diminuer sa durée de crédit, ajouter de l’apport ou encore quand il s’agit de passer d’un taux variable à un taux fixe”, estime sa porte-parole Sandrine Allonier.

Selon le courtier, en rachetant à un taux de 4% un crédit de 150.000 euros souscrit en août 2008 à 5,05% sur 20 ans, l’économie réalisée est de 16.500 euros, déduction faite des 6.700 euros de frais (dont 4.500 euros de pénalités de remboursement et 1.500 euros de frais de nouvelle garantie).

Si la durée de remboursement est ramenée de 20 à 15 ans – en augmentant légèrement les mensualités -, à un nouveau taux de 3,90%, le gain s’élève à 34.700 euros.