à Vernet, le 30 avril 2009 (Photo : Remy Gabalda) |
[21/08/2009 08:26:02] PARIS (AFP) Fabricants et distributeurs de masques de protection contre la grippe A(H1N1) peinent à faire face à la demande, alors que l’Etat, les grandes entreprises, les collectivités locales et les particuliers se préparent à une éventuelle vague épidémique.
“Je refuse vingt fois plus de commandes que je n’en accepte”, assure Eric Durant, PDG de Alltex, une PME des Bouches-du-Rhône, qui produit des masques FFP2.
Souvent appelé “bec de canard”, en raison de leur forme, ce type de masque de protection à pouvoir filtrant important est très demandé.
“Nous tournons en 3×8 et produisons 100.000 masques par jour”, le maximum possible, explique M. Durant. Sa société est passée de 5 à 11 salariés pour faire face au surcroît d’activité.
“Nous prévoyons de livrer en novembre-décembre pour une commande passée aujourd’hui”, évalue-t-il.
L’un des plus gros producteurs français, Sperian Protection, refuse de dévoiler ses délais de livraison, des informations jugées “confidentielles”, mais indique que la production tourne “à plein régime”, ce qui correspond à “100-150 millions de masques fabriqués par an”.
Ce fabricant d’équipements de protection va d’ailleurs augmenter sa capacité de production d’environ 60% “dans les mois qui viennent” pour répondre à la demande.
Du côté des distributeurs, qu’ils se fournissent en France ou à l’étranger, les délais se comptent également en mois.
“Nous livrons pour l’instant début octobre”, mais “la situation évolue rapidement”, indique Guillaume Ziegler, cogérant de Girod Médical, un distributeur qui explique s’être tourné vers des fabricants chinois, car les français peinaient à répondre à la demande.
Mais même les fournisseurs chinois ont du mal à suivre, explique-t-il: “nous avons déjà passé nos commandes à nos fournisseurs pour le mois de novembre et nous réfléchissons à celles de décembre”.
A l’origine de ce début de pénurie, les commandes de l’Etat, des collectivités locales et des grandes entreprises notamment.
Des masques de protection (Photo : Miguel Medina) |
La France a d’ores-et-déjà acquis un milliard de masques anti-projections et 723 millions de masques de protection, dont beaucoup avaient été commandés pour faire face à la grippe aviaire. Elle a en plus débloqué 46,2 millions d’euros pour l’achat de 92,4 millions de masques de protection supplémentaires.
Sperian Protection a ainsi reçu du gouvernement français une commande d'”environ 25 millions d’euros” à livrer d’ici la fin 2010.
La SNCF en a commandé 8 millions et Arkema (chimie) prévoit que les 9.000 salariés français tiendront deux semaines à raison de trois masques par personne et par jour.
Au début, la demande venait “surtout de grosses sociétés”, dorénavant, elle vient “à la fois des grosses et des PME”, assure M. Durant.
“Beaucoup de boîtes du CAC 40, beaucoup de collectivités locales aussi: des mairies, des préfectures…”, détaille M. Ziegler.
Du côté des particuliers, la demande est déjà forte, et en augmentation “à l’approche de la rentrée”, selon lui. “On aura un pic plutôt mi-septembre ou fin septembre”, prédit-il, “lorsque la grippe se propagera en France”.
Les masques ne sont pas le seul produit que l’éventualité d’une épidémie pourrait rendre introuvable: les flacons de gel hydroalcoolique, pour se désinfecter les mains sont également très prisés.