Le gouvernement a commandé, via la Pharmacie Centrale, un minimum de
500.000 doses de vaccin contre la grippe H1N1, à deux laboratoires
internationaux qui ont promis des livraisons probablement à partir de fin
octobre.
Rarement course à l’obtention d’un médicament aura été aussi disputée que
celle que se livrent actuellement tous les pays en vue d’être parmi les
premiers «happy few» à être approvisionnés en vaccin contre la grippe H1N1.
Cette ruée a une cause toute simple : même en s’y mettant tous et
vingt-quatre heures sur vingt-quatre heures, les laboratoires
pharmaceutiques internationaux ayant travaillé sur la grippe H1N1 ne seront
jamais capables de produire plus de 900 millions de doses par an, largement
insuffisants pour assurer la vaccination des 4,8 milliards d’habitants de la
Terre –surtout s’il se confirme que la vaccination se fera en double doses.
Ce qui, le cas échéant, voudra dire qu’il faudra près de dix ans pour
vacciner tous les habitants de la planète.
Après avoir lancé un appel d’offres international, la Pharmacie Centrale a
passé commande ferme à deux laboratoires internationaux –GSK et Novartis-
pour l’acquisition de 500.000 à 700.000 doses de vaccin. «Il sera
extrêmement difficile d’avoir les premières goûtes du vaccin avant fin
septembre. Et, bien sûr, les grands pays producteurs du vaccin vont tout
naturellement consacrer les premières quantités à leurs propres
populations», analyse Dr Mongi El Meddeb Hamrouni, directeur des Soins de
Santé de base au ministère de la Santé publique.
Dr Hamrouni s’attend de ce fait à ce que les premières livraisons à la
Tunisie aient lieu «en octobre ou un peu plus tard durant le 4ème trimestre
2009». «Nous avons la garantie d’avoir à ce moment là 200.000 doses»,
précise notre interlocuteur.
Ce lot étant insuffisant pour vacciner tous les Tunisiens en même temps, les
autorités ont déjà commencé à travailler sur la «priorisation» de la
vaccination. «La priorité va être accordée aux personnes à risque, donc
vulnérables -comme les personnes souffrant de maladies chroniques-, aux
personnels de la santé –car en cas de pandémie, il faut qu’ils soient en
mesure d’assurer leur mission-, et des secteurs nécessaires pour garantir la
continuité de la vie économique», explique Dr Hamrouni. D’autant que la
pandémie aa entraîner «une aggravation de l’absentéisme et une baisse du
PIB».
En Tunisie, ce travail de «priorisation», c’est-à-dire de détermination «des
secteurs et, en leur sein, des personnes à vacciner en priorité pour que
l’économie continue à marcher est en train d’être effectué par la médecine
du travail», précise Dr Hamrouni.
En plus de celle directement commandée à GSK et Novartis, la Tunisie va
obtenir une certaine quantité de vaccins contre la grippe H1N1 auprès de
l’Organisation Mondiale de la Santé. «Considérant la Tunisie comme un pays
intermédiaire, l’OMS a envisagé de l’écarter de la distribution de vaccins,
mais notre candidature a finalement été retenue après que nous ayons insisté
pour ne pas être exclus», se félicite le directeur des Soins de Santé de
base au ministère de la Santé publique.