[21/08/2009 18:53:37] DETROIT, Etats-Unis (AFP)
à Bochum, en Allemagne, le 3 juin 2009 (Photo : Philipp Guelland) |
Le sort du constructeur automobile allemand Opel était vendredi entre les mains de sa maison mère General Motors, qui devait réunir sa direction pour choisir un repreneur entre le camp Magna, favori de Berlin, et le fonds belge RJH, que préfère GM.
“Les administrateurs de GM vont se réunir dans la journée en conférence téléphonique pour discuter des offres proposées”, a-t-on appris d’un dirigeant de GM, qui a souhaité garder l’anonymat.
Alors que le gouvernement allemand, désireux de boucler l’interminable dossier Opel avant les élections législatives de septembre, a mis la pression ces derniers jours sur GM en annonçant un verdict d’ici la fin de semaine, la source chez GM a affirmé à l’AFP qu’une décision définitive pourrait plutôt être annoncée d’ici la semaine prochaine.
Le suspense restait entier jeudi soir sur ce que pourrait décider GM, alors que le camp de l’équipementier canadien Magna cherchait à rallier le constructeur de Detroit (Michigan, nord des Etats-Unis) à sa cause.
Un responsable de Magna a confirmé jeudi à l’AFP des informations de presse selon lesquelles des représentants de l’équipementier canadien et de son partenaire Sberbank s’étaient rendus dans la journée à Detroit pour rencontrer leurs homologues de GM.
“C’était un exercice d’entretien des relations”, a rapporté cette source, qui n’a pas souhaité être identifiée et a assuré qu'”il n’y a eu aucune négociation”.
La cession d’Opel, envisagée depuis des mois par General Motors alors que sa filiale cumule les difficultés, s’est faite plus pressante ces derniers mois, au fur et à mesure que le groupe américain se dirigeait inéluctablement vers la faillite. Une survie d’Opel, qui emploie 25.000 personnes en Allemagne, est jugée impensable sans un adossement à un partenaire.
Fin mai, quelques jours avant le dépôt de bilan de GM aux Etats-Unis, Magna, associé à la banque et au constructeur automobile russes Serbank et GAZ, signait un accord de principe pour reprendre Opel.
Le logo du constructeur automobile General Motors (Photo : Bill Pugliano) |
Mais depuis, GM et Berlin ont préféré faire monter les enchères. Le constructeur italien Fiat et le chinois BAIC ont manifesté leur intérêt, mais c’est le fonds d’investissement belge RHJ qui a émergé comme apportant l’offre la plus solide.
Magna prévoit d’apporter 350 millions d’euros de capitaux propres et 150 millions de crédit à Opel, tandis que RHJ a promis 275 millions de capitaux propres.
Si Berlin a réitéré sa préférence pour Magna, GM a fait valoir que le plan de reprise de RHJ était plus facile à mettre en place.
Le processus de redressement judiciaire de GM a ralenti le dossier Opel. Les espoirs d’une décision de GM ont été douchés lors de la première réunion du tout nouveau conseil d’administration du constructeur, le 4 août, à l’issue de laquelle rien n’a émergé.
L’échéance des élections législatives allemandes du 27 septembre se rapprochant, Berlin a intensifié la pression sur GM ces derniers jours.
Jeudi, le gouvernement allemand a lancé une nouvelle offensive pour aider le camp Magna, en proposant d’avancer seul — sans autre pays européen– les aides publiques réclamées par le groupe canadien, soit quelque 4,5 milliards d’euros. C’est plus que les 3,8 milliards d’aides réclamées par RHJ.
Quelle qu’elle soit, la décision de GM ne sera pas la dernière étape du dossier Opel: il faut encore l’aval d’un groupe de travail nommé par Berlin et de la société fiduciaire qui gère actuellement des actifs de GM en Europe.
Le nouveau GM a émergé de la faillite sensiblement rétréci à quatre marques nationales –Buick, Cadillac, Chevrolet et GMC– et avec un actionnariat remanié. L’ex numéro un mondial de l’automobile est détenu à 60,8% par l’Etat américain, 11,7% par l’Etat canadien, 17,5% par le syndicat automobile américain UAW, et à 10% par ses créanciers.