Natixis : cotation suspendue après une information sur une garantie de la maison mère

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ée du siège social de Natixis à Paris, le 19 mai 2009 (Photo : Eric Piermont)

[25/08/2009 09:22:45] PARIS (AFP) La cotation de l’action de la banque Natixis à la Bourse de Paris a été suspendue pour la séance de mardi, après des informations parues dans Les Echos sur une garantie de sa maison mère BPCE, a indiqué Natixis, qui publiera mercredi ses résultats avec 24 heures d’avance.

“La cotation devrait reprendre le mercredi 26 août”, selon le communiqué publié mardi.

Selon les Echos, BPCE, la maison mère qui contrôle 71,5% de Natixis, serait prête à garantir les pertes éventuellement générées par le portefeuille d’actifs illiquides (qu’il n’est pas possible de vendre) de la banque, qui atteignait 33 milliards d’euros fin mars.

Ce portefeuille cantonné, c’est-à-dire isolé du reste de la banque, est à l’origine de la très forte dégradation des résultats de Natixis, qui a perdu 2,8 milliards d’euros en 2008 et 1,8 milliard sur le premier trimestre 2009.

Déjà implicite, dans la mesure où BPCE, né de la fusion entre la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire, est majoritaire au capital de Natixis, la garantie serait formalisée et permettrait de créer une structure ad hoc et d’isoler les actifs illiquides du reste de la banque.

Natixis pourrait ne recourir à la garantie de BPCE que pour une partie seulement du portefeuille, certains actifs ayant bénéficié d’une reprise des marchés au deuxième trimestre, toujours selon les Echos.

La garantie de BPCE mettrait fin aux rumeurs récurrentes d’une garantie d’Etat, qui aurait créé une “bad bank”, structure de défaisance comparable au Consortium de réalisation (CDR), chargé de vendre les actifs du Crédit Lyonnais après sa restructuration au début des années 90.

Fin mai, la ministre de l’Economie Christine Lagarde avait écarté l’hypothèse d’une garantie d’Etat à court terme, laissant néanmoins la porte ouverte à ce scénario “en cas de nouvelle dégradation de la conjoncture et des notations des agences”.

Pour Eric Hazart, analyste d’Exane BNP Paribas, la garantie de BPCE serait “une bonne chose”, notamment “pour les actionnaires minoritaires” qui pourraient bénéficier d’une remontée du cours de Natixis à la faveur de la mise en place de cette garantie, même si les détails du projet restent à préciser.

L’analyste s’interroge en particulier sur le niveau de cette garantie, la date de sa mise en oeuvre et son coût, car Natixis devrait rémunérer BPCE pour en bénéficier.

M. Hazart n’écarte pas un retour au bénéfice de Natixis après la mise en place de la garantie, sans doute pas au deuxième trimestre qui pourrait être marqué par un effet négatif de l’appréciation de la dette de Natixis ainsi que par de nouvelles provisions sur les rehausseurs de crédit.

Les analystes anticipent une perte de 466 millions d’euros pour les résultats du deuxième trimestre, qui seront publiés mercredi, selon le consensus établi par Dow Jones Newswires.

Lundi, le titre avait fini sur une hausse de 1,49% à 2,31 euros, dans un marché en progression de 1%.