[25/08/2009 17:28:47] PARIS (AFP)
ût 2009 du dossier de presse et de fournitures scolaires, lors de la conférence de presse de rentrée de Familles de France (Photo : Lionel Bonaventure) |
Le coût de la rentrée scolaire est en moyenne en baisse par rapport à l’an dernier mais il grève encore considérablement le budget des familles les plus pauvres, selon les associations familiales.
Mardi, la Confédération syndicale des familles (CSF) a révélé son calcul du coût de la rentrée: une baisse moyenne, tous niveaux scolaires confondus, de 0,87% par rapport à 2008.
Pour un élève entrant en 6ème, cette baisse est de 3,22% à 341,36 euros, contre 352,73 euros un an plus tôt.
La CSF compte dans le budget les fournitures scolaires (poste qui baisse à lui seul de 5,7%), les manuels et autres livres, l’équipement sportif et des frais comme l’assurance.
La semaine précédente, une autre association familiale, Familles de France, qui s’est associée avec le gouvernement dans l’opération de fournitures à bas prix “les essentiels de la rentrée”, avait calculé une baisse bien plus forte.
Pour les fournitures, le cartable et les vêtements de sport d’un enfant entrant en 6ème, Familles de France a calculé une baisse de 8,7% à 174,23 euros, contre 190,82 euros en 2008.
Même si les règles de calcul des deux associations ne sont pas les mêmes, toutes deux concluent à une baisse du coût moyen.
Pour autant, une telle baisse n’a pas le même effet en terme de pouvoir d’achat pour une famille aisée que pour une famille touchée par le chômage.
Le chômage étant en forte hausse cette année, “peut-on sérieusement parler de la rentrée scolaire sans parler de l’affaissement du pouvoir d’achat pour un nombre conséquent de citoyens?”, s’interroge l’Union des familles laïques (Ufal).
ût de la rentrée depuis 2005 selon la CSF |
“Les chiffres globaux sur le coût de la rentrée n’ont aucun sens, compte tenu des disparités régionales et des inégalités sociales, d’autant plus que nous vivons une période d’augmentation de ces inégalités”, commente à l’AFP Bernard Teper, secrétaire national de l’Ufal.
Selon l’association, le coût de la rentrée ne doit pas être calculé en valeur absolue, mais en terme de pouvoir d’achat disponible des familles.
Aussi l’Ufal appelle-t-elle le gouvernement à réunir l’ensemble des intervenants sur ces questions pour fixer des modes de calcul et se mettre d’accord sur “un indice admis par tous”.
Une réalité sociale dont témoigne aussi la CSF: “de plus en plus de familles connaissent des situations précaires et il leur faudra jongler avec les ressources des mois d’août et septembre”, juge-t-elle.
A titre d’exemple, selon la CSF, pour une famille pauvre avec trois enfants en seconde, BEP et BTS, la rentrée peut représenter jusqu’à 138% du budget de septembre, allocations familiales et de rentrée scolaire comprises.
Les trois associations familiales réclament d’ailleurs une autre “modulation” de l’allocation de rentrée scolaire (ARS), en faveur du niveau lycée, car la différence de son montant est cette année de seulement 26 euros entre un lycéen et un écolier de primaire.
Et les chiffres globaux de rentrée ont d’autant moins de sens, selon l’Ufal, que le coût de la rentrée pour un élève entrant en seconde technologique est selon lui “trois fois plus élevé” que pour un élève de seconde générale.
“Pourtant les élèves de seconde technologique sont plus souvent issus des couches populaires que de la grande bourgeoisie. Pour les catégories populaires, c’est une double peine”, selon M. Teper.
L’Ufal demande donc au gouvernement une deuxième modulation de l’ARS, en fonction du type de scolarité. La CSF, pour sa part, prône de réduire la TVA à 5,5% sur l’ensemble des fournitures scolaires.