Bonus : Sarkozy pousse les banques à aller plus loin avant le G20

[25/08/2009 18:52:02] PARIS (AFP)

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ésident Nicolas Sarkozy à l’issue d’une réunion avec les banquiers à l’Elysée le 25 août 2009 (Photo : Gerard Cerles)

Les banques françaises ont pris mardi de nouveaux engagements sur les de leurs salariés, répondant aux exigences de Nicolas Sarkozy qui entend ainsi montrer la voie à ses partenaires lors du G20 fin septembre.

A l’occasion d’une réunion à l’Elysée, les banques se sont engagées à “la mise en place d’un système de bonus malus”, à savoir que les salariés seront désormais associés non plus seulement aux profits mais aussi aux pertes éventuelles de leur établissement.

Elles ont accepté d’aller plus loin que les engagements pris en février qui prévoyaient déjà que le versement d’une partie du bonus serait différé pour s’assurer que la contribution du salarié avait bien été in fine positive.

En vertu de ce nouveau système, “si les performances ne sont pas au rendez-vous dans la durée, la partie différée du bonus ne sera pas versée”, a expliqué Nicolas Sarkozy.

D’autres mesures, visant à préciser les règles de gouvernance et à renforcer la transparence, ont également été annoncées. Les bonus seront soumis au conseil d’administration et les banques devront publier une annexe aux comptes annuels détaillant leur politique et les montants distribués.

En application de ces nouvelles règles, BNP Paribas réduira de moitié, à 500 millions d’euros, l’enveloppe prévue pour les 17.000 salariés de sa banque de marché au premier semestre, a déclaré le directeur général de la banque, Baudouin Prot, qui prendra le 1er septembre la tête de la Fédération bancaire française (FBF).

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énéral de BNP Paribas, le 25 août 2009 à l’Elysée (Photo : Gerard Cerles)

BNP Paribas avait créé la polémique début août en confirmant avoir provisionné près d’un milliard d’euros de rémunération variable pour ses opérateurs de marché au premier semestre 2009.

Si les banques ne se plient pas à ces nouvelles règles, elles seront “sanctionnées”, a prévenu le président Sarkozy, précisant que l’Etat ne leur accorderait “aucun mandat”.

L’Etat travaille quotidiennement avec les banques qui jouent le rôle d’intermédiaire avec les marchés financiers auprès de qui elles placent les obligations émises par l’Etat, moyennant une commission. Elles sont aussi sollicitées à l’occasion des introductions en Bourse de sociétés publiques.

Le futur grand emprunt national pourrait être l’occasion de tester ce dispositif.

Mais le président a tenu compte de la crainte des banques françaises d’être pénalisées si la France prenait des mesures isolément. “Le sujet des bonus ne peut être traité par la France seule (…). La France poussera les 20 à s’engager résolument dans la voie de la limitation des bonus”, a-t-il dit.

Les rémunérations variables seront parmi les sujets évoqués lors du prochain G20 de Pittsburgh (Etats-Unis) en septembre.

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ésident Nicolas Sarkozy et la ministre de l’économie Christine Lagarde à l’issue d’une réunion avec les banquiers à l’Elysée le 25 août 2009 (Photo : Gerard Cerles)

Le président souhaite que le G20 examine plusieurs propositions, parmi lesquelles “une limitation globale des bonus distribués en pourcentage des revenus des banques”, “une limitation des bonus les plus élevés” et l’instauration d’une “taxe assise sur les bonus distribués dont le produit alimenterait les systèmes de garantie des dépôts”.

“Il est naturellement indispensable que de telles bonnes pratiques soient appliquées dans tous les pays (…). C’est la condition pour réduire les risques de nouveaux excès et d’une nouvelle crise”, a renchéri M. Prot.

Attendues sur la question du financement de l’économie, les banques n’ont pas pris de nouvel engagement, Nicolas Sarkozy les invitant à “continuer à accompagner les entreprises” au cours des prochains mois “qui resteront difficiles”.