G20 : Sarkozy plaide pour une régulation mondiale des bonus et une nouvelle gouvernance

[26/08/2009 18:39:55] PARIS (AFP)

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érence de presse au Palis de l’Elysée, le 25 août 2009. (Photo : Gerard Cerles)

Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi qu’il exigerait de ses partenaires du G20 à Pittsburgh une limitation des bonus bancaires et prôné une refonte de la gouvernance mondiale, avec un G8 élargi en G14 et une nouvelle organisation de l’environnement.

Parlant devant la conférence annuelle des ambassadeurs au lendemain de l’annonce de mesures acceptées par les banques françaises pour limiter les bonus versés à leurs traders, M. Sarkozy a indiqué que la France “mettrait sur la table une initiative internationale pour appliquer dans les pays du G20 les règles de gouvernance, de transparence, de responsabilité qui sont désormais les règles de la place de Paris”.

“Que ceux qui s’imaginent qu’ils pourraient reprendre leurs affaires comme avant la crise sachent qu’il en seront pour leurs frais”, a-t-il lancé à l’intention des milieux de la finance.

“A Pittsburgh se jouera une partie décisive”, a-t-il lancé, en préconisant “une liste complète de contre-mesures” à adopter dès 2010 à l’encontre de “ceux qui ne coopéreraient pas”. Lors du G20, la France veut “poser la question de la limitation du montant des bonus”, a-t-il ajouté.

Plus largement, le chef de l’Etat a annoncé que la France comptait achever en 2011, quand elle présidera le G8, la transformation de ce directoire de plus en plus décrié en G14 –avec les apports de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Chine, de l’Inde, du Mexique et de l’Egypte–.

Nicolas Sarkozy a aussi plaidé pour la création d’une organisation mondiale de l’environnement. “Admettons que nous ayons un succès à Copenhague (NDLR: la conférence sur le climat en décembre); qui va appliquer les conclusions de Copenhague ? La France demande la création d’une Organisation mondiale de l’environnement, clé de voûte qui aura vocation à fédérer des outils aujourd’hui dispersés”, a-t-il proposé, reprenant une vieille idée de son prédécesseur Jacques Chirac.

M. Sarkozy a plaidé pour le respect des normes sociales de l’Organisation internationale du travail (OIT) et tiré des flèches contre l’Organisation mondiale du commerce (OMC) “qui ne doit pas se déterminer sur les seuls critères du commerce mondial”.

“La France propose que l’OIT et demain l’Organisation mondiale de l’environnement aient leur mot à dire auprès de l’OMC, du FMI et de la Banque mondiale dès lors que seraient en cause les huits normes fondamentales du travail ou des clauses essentielles des accords sur le climat”, a-t-il dit.

Lors de ce rendez-vous de la diplomatie française, Nicolas Sarkozy a évoqué les foyers de crise mondiaux, en menaçant l’Iran d’un “renforcement très substantiel des sanctions” s’il ne répondait pas favorablement aux propositions de reprise des négociations avec les Occidentaux sur son programme nucléaire.

“Ce sont les mêmes dirigeants, en Iran, qui nous disent que le programme nucléaire est pacifique et que les élections sont honnêtes. Qui peut les croire?”, a-t-il poursuivi.

Il s’est montré également ferme vis à vis de “l’ami” israélien, en souhaitant que l’on débouche enfin sur “un gel précis et complet de la colonisation et une relance de la négociation”.

Alors, le président français s’est déclaré prêt à convoquer, en accord avec l’Egypte et l’Union européenne, un 2e sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) à l’automne. L’UPM, projet phare de Nicolas Sarkozy lancé en 2008, compte une quarantaine de membres, dont Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée.

M. Sarkozy a enfin promis que la renégociation des accords de défense entre Paris et 8 pays africains serait achevée en 2009 et souhaité une “rénovation profonde” des relations entre Paris et le continent.