ège à Paris, le 17 juin 2009. (Photo : Stephane de Sakutin) |
[27/08/2009 22:06:50] NANTERRE (AFP) Le groupe EDF a été mis en examen mercredi à Nanterre par le juge d’instruction en charge de l’affaire d’espionnage informatique présumé de Greenpeace, a annoncé jeudi l’avocat d’EDF, Me Alexis Gublin.
L’entreprise a été mise en examen pour “complicité et recel d’intrusion frauduleuse dans un système de traitement automatisé”, a-t-il précisé.
Interrogé par l’AFP, le parquet de Nanterre a indiqué que cette mise en examen ne figurait pas à l’heure actuelle au dossier.
“Le juge d?instruction, revenant sur sa décision du 25 juin dernier –confirmant le statut de témoin assisté d’EDF– a souhaité mettre en examen l’entreprise, sans qu?aucun élément nouveau ne soit intervenu depuis la dernière audition”, a expliqué à l’AFP Me Alexis Gublin.
“EDF conteste cette décision, qui à ce stade ne préjuge en rien de la responsabilité de l’entreprise, et va engager un recours en demandant l’annulation devant la Chambre de l’Instruction”, a-t-il ajouté.
“Je me félicite de cette mise en examen, que j’avais demandée dès le mois d’avril. Cela confirme qu’il ne s’agit pas d’actes isolés, mais d’une politique systématique d’EDF”, a pour sa part estimé Yannick Jadot, ex-directeur des campagnes de Greenpeace France, dont l’ordinateur aurait été visé par le piratage informatique en 2006.
“Je demande la suspension immédiate de Pierre Gadonneix (Pdg d’EDF, ndlr) et l’intervention du ministre (de l’Ecologie, ndlr) Jean-Louis Borloo, qui ne peut plus faire l’autruche”, a-t-il ajouté.
Lors des élections européennes du mois de juin, Yannick Jadot, qui conduisait la liste Europe-Ecologie dans l’Ouest, a été élu député européen.
Le 28 mai, EDF avait été placé en tant que personne morale sous le statut de témoin assisté.
Le groupe, qui s’estime “victime” des agissements de la société Kargus Consultant, coupable à ses yeux d’avoir dépassé le cadre d’un contrat de 2006 qui stipulait simplement une “veille” des actions menées par les écologistes, avait tenté de se constituer partie civile.
Le juge d’instruction de Nanterre en charge de cette affaire, Thomas Cassuto, avait déclaré irrecevable cette constitution de partie civile, ce qu’a confirmé, le 25 juin, la chambre d’instruction de Versailles.
Dans cette affaire, un haut responsable de la sécurité du groupe, Pierre François, a été mis en examen fin mars pour “complicité d’intrusion informatique”.
Son supérieur hiérarchique, Pierre Durieux, placé sous le statut de témoin assisté dans un premier temps a été mis en examen le 10 juin pour complicité et recel d’intrusion informatique.