A l’occasion de la présentation par le président Ben Ali de sa candidature à
l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2009, il est naturel que
chaque Tunisien prenne le temps de jeter un coup d’œil le plus objectif possible
sur le bilan des deux dernières décennies. Nous ne donnerons pas de chiffres, ni
ne ferons de comparaisons. Tout cela a été dit et redit de mille manières. Et
comme la ‘’tradition’’ veut que l’on observe uniquement ce que disent de la
Tunisie toutes sortes d’institutions internationales, toute polémique se trouve
vidée de son sens.
Quand on est depuis assez longtemps chez soi, on ne se rend plus compte de
certaines choses qui finissent dans une ‘’routine’’ rassurante. Bien sûr, il
suffit de voyager, aller sous d’autres cieux pour avoir des points de
comparaison. Car, ne l’oublions jamais, ‘’rien, ni personne, ni De Gaulle ne
valent que par comparaison’’, disait le Général.
Il y a là quelque chose de précieux à reconnaître. Ce climat de stabilité, de
sécurité et de confiance en l’avenir qui prévaut dans notre pays. Car les
Tunisiens font des projets et encore des projets. Ils voient un avenir possible.
Peut-être le voient-ils difficile alors que les temps le sont sans conteste.
Mais ils voient qu’il est vraiment accessible et que tout ce qui se construit
autour d’eux renforce, cimente ce sentiment. Ils le voient dans les choses
matériellement tangibles mais aussi dans la constance de certains choix, du côté
des réformes qui se suivent et du caractère intégral de toutes les approches.
Beaucoup peuvent sourire ! Ils peuvent trouver très insuffisante l’évolution de
la vie politique, l’édification démocratique pluraliste, la garantie des droits
de l’Homme, l’Etat de droit et des institutions… Mais quand a-t-on entendu dire
autre chose que la poursuite du processus à notre rythme ?
Tout cela mène immanquablement à des questions délicates de dignité, de
perspectives, d’orientations civilisationnelles…En 22 ans, nous sommes passés du
désespoir d’une bataille perdue d’avance aux espoirs de ceux qui ont les moyens
de fourbir leurs propres armes et de livrer bataille avec pas moins de chances
qu’un autre. C’est beaucoup, on ne peut qu’en convenir. Et il est tout
simplement naturel de tenir à l’équipe qui gagne et de se dire en toute lucidité
que la poursuite de la conduite du pays par le président Ben Ali est notre
meilleure garantie pour relever les défis et gagner de nouveaux paris, et pour
faire avancer la Tunisie sur la voie de l’invulnérabilité et de la prospérité.