Dans les salles de marché de la Société Générale, on s’estime insuffisamment payé

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ège de la Société Générale à La Défense (Photo : Stéphane de Sakutin)

[28/08/2009 17:44:44] PARIS (AFP) Les salariés des salles de marché de la banque de financement et d’investissement de la Société Générale (SG CIB) considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment payés, d’après une étude réalisée par le cabinet d’experts Technologia pour le comité central d’entreprise de la SG.

L’étude, révélée vendredi par le quotidien Le Parisien et que s’est procurée l’AFP, a été rendue en janvier dernier et présentée en CCE en juin. Elle avait été commandée après la révélation de l’affaire Kerviel.

“Chacun considère que SG CIB ne paye pas suffisamment, et que les salaires sont globalement +en dessous du marché+”, écrivent ses auteurs, qui ont mené une cinquantaine d’entretiens avec des salariés et soumis un questionnaire auquel près de 800 ont répondu.

“Une majorité des répondants (59,9%) du middle-office (interface entre les activités dites de front office et celles de back office) et du back-office (64,3%, suivi administratif et comptable des opérations) ainsi qu’une grande partie des répondants du front-office (41%, où officient les traders) considèrent que les bonus ne sont pas en rapport avec ce qu’ils font gagner à l’entreprise”, d’après le rapport.

Les bonus peuvent s’élever de 2 à 3.000 euros par an pour un gestionnaire de back-office, à 800 ou 900.000 euros pour un trader si le marché est porteur, davantage pour un manager en position supérieure.

“La très grande majorité des interviewés” s’accorde sur “le manque de transparence et le flou qui entourent les critères d’évaluation du salarié qui vont peser sur la détermination du bonus”, ajoutent les auteurs.

Le bonus discrétionnaire “induit selon les salariés une forme d’opacité qui peut conduire à la méfiance et à la suspicion”, ce qui “tend à casser le collectif” et peut “engendrer des formes de copinage avec la hiérarchie”, notent-ils.

Le bonus est cependant un “élément moteur” du travail de la quasi-totalité des salariés.

Interrogée par l’AFP, la CGT de la Société Générale a dit “ressentir des choses différentes chez le personnel que ce qui est avancé”. “Les salariés qui travaillent dans les salles de marché admettent désormais que leur rémunération et leurs bonus baissent, même si forcément ça ne les emballe pas”, d’après un délégué.

En outre, Technologia préconise d’améliorer “les relations sociales entre le front office et les fonctions support”, peu valorisées, et d’augmenter les “perspectives salariales” de celles-ci.

Après la révélation de l’affaire Kerviel, la Société Générale avait lancé un plan de réforme des pratiques de son activité banque de financement et d’investissement, baptisé “fighting back”.

Le plan ne formule pas de propositions concrètes sur les rémunérations, mais, selon la CFDT, “pour l’essentiel, il répond aux points soulevés par le rapport”, notamment en matière de prise en compte et de contrôle du risque.

Les banques françaises ont pris mardi de nouveaux engagements sur les bonus de leurs salariés à l’occasion d’une réunion à l’Elysée.