Opel : GM veut une offre Magna sans partenaire russe, Berlin refuse

[29/08/2009 14:23:28] BERLIN (AFP)

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Les logos de GM et d’Opel (Photo : Clemens Bilan)

Le groupe automobile américain General Motors (GM), que Berlin veut convaincre de céder sa filiale européenne Opel à l’équipementier canadien Magna, a demandé aux Allemands d’exclure de ce montage les investisseurs russes GAZ et Sberbank, croit savoir Der Spiegel, à paraître lundi.

“Le gouvernement américain (actionnaire à 60% de GM, ndlr) ne veut pas d’investisseurs russes au sein du constructeur automobile”, affirme l’hebdomadaire, qui ne cite pas ses sources.

“Ces dernières semaines, la direction de GM a demandé à plusieurs reprises aux représentants du gouvernement allemand d’exclure les investisseurs russes du consortium Magna (…) Cela rendrait le projet plus acceptable aux Etats-Unis.”

Mais “les négociateurs allemands ont refusé”, selon le magazine. “Ils ont fait état d’arrangements entre la chancelière Angela Merkel et le président russe Dmitri Medvedev”. A l’occasion d’une rencontre à Munich (sud), à la mi-juillet, “Merkel lui avait promis de soutenir le projet Magna quoi qu’il arrive”, soutient Der Spiegel.

Depuis plusieurs jours, les dirigeants allemands ne cachent pas leur agacement face à l’enlisement du dossier Opel. La chancelière conservatrice Angela Merkel, comme son vice-chancelier social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, qui est aussi son principal adversaire pour les élections législatives du 27 septembre, ont fait du sauvetage du groupe automobile une priorité.

GM n’a toujours pas pris position entre les deux offres de reprise qui restent sur la table : celle de Magna, adossée à la banque et au constructeur automobile russes Sberbank et GAZ, et celle du fonds d’investissement RHJ.

Berlin a répété en maintes occasions sa nette préférence pour le projet Magna.

Selon le Spiegel, le gouvernement allemand, dans ses négociations avec GM, a surtout “sous-estimé le facteur russe”.

“Pour les Américains, la participation russe n’est pas un détail. GM est l’un des plus gros acteurs étrangers sur le marché russe de l’automobile et veut le rester. En outre, même vingt ans après la fin de la Guerre froide, le fait de vendre ‘aux Russes’ est encore perçu par beaucoup comme une humiliation.”

Les tensions autour de ce dossier se sont renforcées ces derniers jours, alimentées par des rumeurs selon lesquelles GM pourrait finalement décider de ne céder Opel ni à Magna ni à RHJ, mais de le conserver dans son giron.

Le ministre allemand de l’Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg, a jugé l’hypothèse “peu réaliste” parce que coûteuse.

Pourtant, selon le Spiegel, au cours de la réunion du conseil d’administration de GM, le 21 août à Detroit (Etats-Unis), l’un des administrateurs avait posé la question : “Mais pourquoi devrions-nous vendre nos activités européennes ?”.